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Vieille carte cassinni Rhone
Dégustations

Rhône Nord – 2000

De Vienne à Valence, la région ne dispose pas de grandes ressources touristiques et les villages font souvent grise mine. Le Rhône prend sa source dans les glaciers de la Suisse alpine et traverse quelques-uns des meilleurs vignobles de ce pays avant de passer la frontière française. Cette région offre pléthore de vins de styles de qualités très différents. On y trouve des Côte-Rotie et des Hermitage aussi riches et complexes que les 1er crus du Bordelais ou les meilleurs crus de Bourgogne, ainsi que des Condrieu étonnamment aromatiques et exotiques, qui comptent au nombre des vins les plus rares et les plus agréables au monde.
Vin N°

Côte du Rhône Blanc "Parallèle 45" 1998

Domaine Paul Jaboulet
Fiche de dégustation Côte du Rhône Blanc
Vin N°

Crozes-Hermitage "Mule Blanche" 1998

Domaine Paul Jaboulet
Fiche de dégustation Crozes-Hermitage
Vin N°

Hermitage blanc 1995

Domaine Guigal
Fiche de dégustation Hermitage blanc 1995
Vin N°

Saint Joseph Rouge 1996

Domaine Paul Jaboulet
Fiche de dégustation Saint Joseph Rouge 1996
Vin N°

Cornas 1996

Domaine Paul Jaboulet
Fiche de dégustation Cornas 1996
Vin N°

Côte Rôtie 1996

Domaine Guigal
Fiche de dégustation Côte Rôtie 1996
Vin N°

Hermitage 1995

Domaine Guigal
Fiche de dégustation Hermitage 1995
Vin N°

Crozes-Hermitage "Domaine de Thalabert" 1991

Domaine Paul Jaboulet
Fiche de dégustation Crozes-Hermitage
Vin N°

Hermitage "La Chapelle" 1996

Domaine Paul Jaboulet
Fiche de dégustation Hermitage

Les vins ont tous été dégustés à l’aveugle et dans les meilleures conditions possibles, un membre de club (qui animera la dégustation) reçoit des informations quant à la préparation des vins, température de service, carafage, ouverture…

Les Cépages

Contrairement au sud de la Vallée du Rhône qui les multiplie, le nord en est resté à un choix restreint : la Syrah est le seul cépage rouge et les cépages blancs ne sont que trois : le viognier, la marsanne et la roussanne.

La réputation de la syrah est inversement proportionnelle à son expansion (faible) : elle ne représente que 2% de l’encépagement français en raisins noirs.
Il n’y a encore pas si longtemps, la syrah était un « vin médecin » et servait en cachette à remonter en couleur et en corps les bordeaux trop anémiés. On disait « Hermitager » un vin, en référence au cru de l’hermitage.

Le viognier donne des vins blancs très aromatiques gras et frais. Il est hégémonique dans les appellations Condrieu et Château-grillet. C’est certainement le cépage le plus confidentiel au monde.

La marsanne est le cépage largement dominant dans les vins blancs de la région. De forte personnalité, elle donne des vins « charpentés » et aromatiques, gras mais fermes. Avec plus de succès que le précédent, ce cépage essaime actuellement dans le sud de la France.

La roussanne, cépage somptueux par sa finesse, sa palette aromatique, sa structure et son potentiel de vieillissement, est aussi un cépage fragile et de faible rendement, ce qui explique qu’elle ait souvent dû passer la main à la marsanne.

Les Sols

Une des particularités de la Vallée du Rhône Septentrionale tient à l’implantation de ses meilleurs vignobles sur les flancs des coteaux pentus et granitiques qui surplombent le fleuve aux endroits où il est le plus dangereusement profond et coule le plus rapidement.

La situation du vignoble

La Vallée du Rhône septentrionale s’étend de Vienne à Valence, là où le Rhône a creusé profondément les reliefs, ne laissant à la vigne que deux bandes étroites de pentes très escarpées, orientées au sud, sud-est-ouest. Dans cette région très accidentée, aucun affluent de Rhône n’a apporté d’alluvions susceptibles de modifier profondément la structure des sols.

Le Climat

La partie septentrionale des Côtes du Rhône est soumise au climat lyonnais. Le régime des pluies est régulier, la chaleur modérée, les risques de sécheresse beaucoup plus faible qu’ailleurs. Entre autres critères, c’est l’exposition qui joue un rôle essentiel.

Les Appellations

Les premiers vignobles de la vallée du Rhône septentrionale se trouvent à Ampuis à 35 km au sud de Lyon, là où le fleuve turbulent surgit entre les coteaux pentus. C’est à cet endroit, sur la rive occidentale, que se trouve le berceau de la Côte-Rôtie. L’autre limite de cette région viticole se situe à Valence, 200 km plus loin. Entre ces deux points, le Rhône baigne, outre une aire de production de Côtes-du-Rhône génériques, huit appellations importantes. Seules celles d’Hermitage et de Crozes-Hermitage sont situées sur la rive orientale. Toutes les autres – Côte-Rôtie, Condrieu, Château-Grillet, Saint-Joseph, Cornas et Saint-Péray – sont sur l’autre berge. Cornas et Côte-Rôtie ne donnent que les vins rouges, tandis que Condrieu, Château-Grillet et Saint-Péray sont exclusivement voués aux blancs.

Saint Joseph (rive droite) s’étire sur quatre vingt kilomètres, en blanc (marsanne, roussanne) et en rouge (syrah) + 10% de cépages blancs.
Les vins blancs de St Joseph sont gras, fleuris et fruités, agréables à boire frais avec les poissons ou à l’apéritif.
Les vins rouges sont de robe rubis, plutôt légers et tendres, assez peu tanniques. Ils développent des arômes de fruits rouges et d’épices. Ils s’accordent bien avec les volailles, les viandes grillées et certains fromages fermentés.

Cornas : (rive droite) uniquement en rouge (syrah) pour des vins corsés, gras et mûrs (les sols y sont plus précoces que dans les appellations voisines). Rubis-noir, ils sont très tanniques et très corsés, virils et robustes, dotés de puissants arômes et d’un caractère rustique. Ces vins, qui se caractérisent généralement par des senteurs de fruits noirs, de terre et de minéral, sont parfois marqués de notes de truffe, de viande et d’herbes fumées. Les Cornas déploient en bouche une excellente tenue et une belle persistance. Ils sont cependant trop sauvages au goût de certains.

Crozes-hermitage : (rive gauche) en blanc (marsanne, rousanne) et surtout en rouge (syrah), est une appellation très étendue dont les sols légers donnent des vins souples et aromatiques.
C’est la plus vaste appellation des côtes du rhône septentrional. Crozes-hermitage fournit des vins rouges moyennement puissants, assez clair de robe, qui fleurent les fruits d’été et montrent un goût de terroir marqué. Ils vont bien avec les viandes rouges et les fromages plutôt forts.
Les blancs sont secs, bouquetés avec parfois une agréable saveur de noisette. Vins de début de repas qui accompagnent la truite ou le brochet.

Côte-Rôtie : (rive droite) uniquement en rouge (syrah) pour des vins puissants mais suaves, aromatiques et charnus. Les prix sont élevés et les vignerons souvent en rupture de stock. Cépage viognier autorisé jusqu’à 20% de l’assemblage final.
Les crus les plus réussis se révèlent exceptionnels et s’imposent parmi les rouges les plus grandioses qui soient.
Des vins étonnants, charnus, riches, très parfumés et corsés, avec des notes de fumé, cassis, framboise, lard, violette, olive, viande grillée. Vieilli en fûts neufs, ils déploient des notes de vanille et pain grillé.
Ce sont des vins élégants, mais assez puissants et imposants, profonds, de bonne mâche, moyennement corsé avec un bon niveau d’acidité compte tenu de leur caractère massif et mûr. Ils sont modérément tanniques.

Hermitage : (rive gauche) en blanc (marsanne, roussanne) et en rouge (syrah). C’est l’appellation phare de la région, qui donne des vins de longue garde.
Les blancs, sous-estimés, sont à découvrir et surtout à garder si l’on veut saisir tous leur secret.
C’est au chevalier Gaspard de Stérimberg que l’on doit le nom de ce vignoble. En 1224, ce croisé se retire du monde pour planter de la vigne et c’est cet emplacement d’exception qu’il a choisi pour faire son Hermitage. C’est un très grand vin capable de rivaliser avec les meilleurs crus de Bordeaux et de Bourgogne. Il évolue lentement et se révèle de longue garde. De couleur rubis foncé, il est long en bouche, tannique et d’une intense richesse de bouquet.
Il doit accompagner des mets goûteux et puissants faute de les écraser. Mais il se savoure parfaitement tout seul, juste pour le plaisir.
L’Hermitage blanc est un vin d’une grande finesse, souple, gras, peu acide et qui libère des arômes de fleurs des prés et de foin coupé. Il vieillit très bien et offre un parfum mêlé de fleurs, de fruits et d’amandes.

Les Domaines

1. Domaine Jaboulet

La maison Jaboulet fut fondée par Antoine Jaboulet (1807 – 1864). Il eut des jumeaux Paul et Henri (1846 – 1892) qui développèrent l’entreprise familiale. C’est l’aîné, Paul, qui donna son nom à la raison sociale.« Paul Jaboulet Aîné » est spécialisée exclusivement dans les vins de la Vallée duRhône, où les vignes on été déjà implantées par les Romains (et peut être même par les Grecs, mais il n’en reste aucun vestige) et commercialise une gamme d’environ 26 références, toutes en Appellations d’Origines Contrôlées.
La réputation de la qualité de leurs vins est due à leurs propriétés viticoles, bien situées et bien entretenues, qui produisent un rendement très raisonnable de 30/40 hectolitres par hectare.
Leurs vinifications très longues, associées à une maîtrise parfaite du vieillissement en fûts de chêne, leurs permettent d’en retirer la quintessence. Les bouteilles de verre épais et de couleur sombre spécialement créées pour eux, présentent un goulot et un bouchon très longs assurant une bonne et meilleures conservation des vins.

En France et dans le monde entier, leurs vins sont présents dans la belle restauration (sur la carte de presque tous les trois étoiles) ; ils sont également distribués dans les épiceries fines et chez les cavistes. 65% de leur production est exportée vers 70 pays.

2. Domaine Guigal

C’est dans l’antique village d’Ampuis berceau de la Côte-Rôtie (on voit encore, dans ce vignoble vieux de 2 400 ans, les murettes caractéristiques de la culture en terrasses datant de l’époque romaine) que le domaine Guigal fut fondé en 1946 par Etienne Guigal. Arrivé dans la région en 1923 à l’âge de 14 ans, celui-ci y vinifia 67 récoltes et participa au début des Etablissement Vidal-Fleury.
Malgré son jeune âge, Marcel Guigal fut amené à seconder son père dès 1961, quand ce dernier fut brutalement frappé de cécité totale. Son travail et sa persévérance permirent aux établissements Guigal d’acheter en totalité la société Vidal-Fleury en 1984, laquelle conserve cependant son identité propre et son autonomie commerciale.
Propriétaire, entre autre, des célèbres vignobles La Mouline, La Turque et la Landonne, la maison Guigal vinifie et élève dans ses caves à Ampuis toutes les appellations nobles du Rhône septentrional. Elle a aussi fait l’acquisition en Condrieu de deux beaux vignobles dont est issue La Doriane. Enfin, elle sélectionne, élève et commercialise des crus de la partie méridionale de la vallée du Rhône.
La maison est également seule dans la région à pratiquer l’élevage traditionnel en fûts de chêne neuf sur une période de 36 à 42 mois, ce qui permet d’obtenir une qualité optimale. Elle bénéficie depuis peu de nouvelles caves de vinification, ainsi que d’une ligne d’embouteillage ultramoderne dotée des dernières innovations techniques. Aujourd’hui, Philippe Guigal, œnologue, est la troisième génération à poursuivre l’œuvre familiale au service des grands vins de la vallée du Rhône.
L’acquisition du château d’Ampuis, situé sur la rive droite du Rhône et dont l’histoire est étroitement liée à celle de l’appellation Côte-Rôtie, permet désormais l’élaboration du Côte Rôtie Château d’Ampuis. C’est un nouveau fleuron du domaine Guigal, que les fidèles amateurs des grands vins de cette appellation auront plaisir à découvrir.

Sous cette marque, on retrouvera la plupart des vins produits par Marcel Guigal, hormis les cuvées de prestige de Côte Rôtie et de Condrieu, et commercialisés sous la fameuse étiquette frappée du sceau de la maison. C’est sans conteste la principale maison de négoce de la vallée du Rhône ; elle offre à l’amateur la possibilité de trouver facilement et à des tarifs accessibles des vins de haut niveau et parfaitement représentatifs des grandes appellations régionales : Côte Rôtie (avec la Brune et la Blonde, parfaite illustration de la typicité de l’appellation) et Condrieu bien sûr, mais également Hermitage (un rouge qui, sans être au sommet, se classe toutefois parmi les bons producteurs de ce cru haut de gamme) ainsi que, dans le sud, des Gigondas et tavel toujours irréprochables. Mais le meilleur de cette maison réside peut-être dans un Côte du rhône d’un niveau qualitatif tel qu’il devrait faire réfléchir les innombrables pourvoyeurs de « p’tit ballon de côtes » qui nuisent tant à l’image de la région. Preuve est faite qu’il est possible, dans ce grand et beau vignoble, d’élaborer un bon vin de très large diffusion. L’hermitage et surtout tout le côte rôtie 1996 sont des vins d’une profondeur et d’une distinction absolues.

(Extraits des sites internet : www.jaboulet.com et www.guigal.com – « Vins et Vignobles en France » :
Rivages – Bettane et Desseauve classement 2000)

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