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Bordeaux Vieille carte Cassinni
Dégustations

Prestige Bordeaux – 1999

Avec plus de 115.000 hectares de vignes cultivées sur 57 appellations, le Bordelais est le plus vaste vignoble d’appellation d’origine contrôlée de France. Ces dernières années, la productions moyenne à dépassé les 6 millions d’hectolitres, soit l’équivalent de 800 millions de bouteilles de 75 cl. Même s’il faut noter une diminution du nombre des producteurs (de 22.000 en 1983, ils ne sont plus que 13.000 en 1996), 60.000 personnes toutes professions confondues (soit 1 actif sur 6) travaillent dans le secteur viti-vinicole en Gironde, seul département français englobant les vins du Bordelais. Le vignoble s’organise autour de la Garonne, la Dordogne, et l’estuaire de la Gironde. Ces 3 axes fluviaux créent des conditions de milieux favorables à la culture de la vigne (exposition des coteaux, régulation de la température). En outre, ils ont permis de faciliter le transport du vin vers les lieux de consommation, jouant ainsi un rôle économique décisif et permettant à la région de se développer.
Vin N°

Château Carbonnieux Blanc 1995

Pessac-Leognan
Fiche de dégustation Château Carbonnieux Blanc 1995
Vin N°

Château Fieuzal BLANC 1993

Pessac-Leognan
Fiche de dégustation Château Fieuzal BLANC 1993
Vin N°

Cheval Blanc 1er Grand Cru 1958

Saint Emilion Grand Cru
Fiche de dégustation Cheval Blanc 1er Grand Cru 1958
Vin N°

Château Trotanoy 1993

Pomerol
Fiche de dégustation Château Trotanoy 1993
Vin N°

La Mission Haut-Brion 1993

Pessac-Leognan
Fiche de dégustation La Mission Haut-Brion 1993
Vin N°

Château Haut Marbuzet 1988

Saint-Estèphe
Fiche de dégustation Château Haut Marbuzet 1988
Vin N°

Château Pichon Longueville 1988

Comtesse de Lalande Pauillac
Fiche de dégustation Château Pichon Longueville 1988
Vin N°

Château Leoville Las Cases 1975

Saint Julien
Fiche de dégustation Château Leoville Las Cases 1975
Vin N°

Château Palmer 1966

Margaux
Fiche de dégustation Château Palmer 1966

Les vins ont tous été dégustés à l’aveugle et dans les meilleures conditions possibles, un membre de club (qui animera la dégustation) reçoit des informations quant à la préparation des vins, température de service, carafage, ouverture…

Le Climat du bordelais est tempéré, de type océanique méridional ; les moyennes mensuelles se situent entre 5° C en janvier et 21° C en juillet. Les gelées d’hiver sont rares, surtout dans le Médoc où la proximité de l’océan apporte une certaine douceur (les gelées de 1956 dans le Libournais restent cependant dans les mémoires de tous les viticulteurs de la région). Le climat bordelais est relativement humide (900 mm de précipitations annuelles en moyenne), principalement au printemps. Une récolte de qualité sera essentiellement déterminée par un temps ensoleillé, chaud et sec entre les mois de juillet et octobre, les 3 semaines précédant les vendanges étant déterminantes.

L’arrière-saison est souvent bonne, voire exceptionnelle dans le Bordelais, et les grandes années comme 1921, 1929, 1945, 1947, 1949, 1959, 1961, 1970, 1982 ou 1989 ont toutes connu des conditions climatiques comparables. Une météo favorable permet au raisin de mûrir rapidement et régulièrement, et permet au viticulteur une récolte précoce : les grandes années ont pratiquement toutes été récoltées au cours de la 2ème quinzaine de septembre, alors qu’à contrario, les années moyennes ou mauvaises, synonymes d’une maturité retardée, ont presque toutes vu leurs vendanges se dérouler entre le 1er et le 15 octobre.

Il faut cependant noter que certains producteurs, depuis quelques années, cherchent de plus en plus à obtenir une surmaturité de leurs raisins, et de produire des matières plus corsées, plus riches et moins acides, et retardent donc volontairement leurs vendanges. Cette attitude n’est toutefois pas exempte de risque, car souvent, le Bordelais est victime de pluies automnales, susceptibles de ruiner tous les espoirs.

Ces conditions climatiques ne valent que pour les vins rouges ; les vins liquoreux requièrent quant à eux des matins brumeux et humides, et des après-midis secs et ensoleillés. Ces alternances d’humidité et de chaleur favorisent le développement de la pourriture noble, et permettent aux vendanges de se dérouler entre fin octobre et fin novembre. On comprend donc aisément qu’une année bonne pour les vins rouges peut s’avérer mauvaise pour les sauternes (1964), et inversement (1980).

Le Terroir des vins du Bordelais est globalement constitué des sols très graveleux et sablonneux. Ce type de sol favorise un enracinement profond, et par conséquent, une bonne régulation de l’alimentation en eau de la vigne. Ce système de drainage naturel permet aux racines de pénétrer profondément dans le sol, afin d’y chercher les éléments nutritifs, eau et sels minéraux nécessaires au développement de la vigne.
On ne saurait cependant se contenter de telles généralités, car au sein d’une même appellation, pour des encépagements, des âges moyens de vignes, des rendements, des méthodes de vinification, des élevages parfois comparables, divers crus peuvent aboutir à des styles différents et des évolutions variables en raison de différences importantes dans la composition de leur sol :

L’exemple le plus connu se trouve au sein de l’appellation de Saint-Emilion, où l’on distingue les vins de côtes puissants et complexes, les vins de graves fins et délicats, et les vins de plaine souples et légers. Ausone ou l’Angélus appartiennent à la première catégorie, Cheval Blanc ou Figeac à la deuxième, et Soutard ou Larmande à la troisième. Les premiers naissent sur des sous-sols argilo-calcaires, les seconds sur des sous-sols de graves, argile, fer et sable, les derniers sur des sous-sols de sable et gravier.

Les Cépages du bordelais sont dominés par un duo pour les blancs et un trio pour les rouges :

Le Sémillon, gras, ferme, vieillissant avec harmonie et convenant idéalement aux vieillissements en barriques de chêne, est un cépage captant avec facilité la pourriture noble. Il est donc le cépage dominant des grand vins liquoreux, et il donne sa pleine mesure surtout lorsque des rendements sont limités (à titre d’exemple, 8hl/ha en moyenne à Yquem), mais procure par ailleurs richesse et onctuosité aux blancs secs des Graves. Riche en alcool, il développe suivant l’âge des arômes de citron, caramel, fruits confits, musc. Il représente 60% de l’encepagement à Laville Haut-Brion, 80% à Yquem ou 98 % à Climens.

Le sauvignon donne des vins secs, nerveux, parfois herbacés. Sa teneur en sucre est élevée, et il vieillit relativement vite. Il bénéficie depuis quelques années d’une mode qui lui a permis de doubler sa surface cultivée en quelques années, et c’est dans les Graves qu’il est le plus présent. Il n’est cependant vraiment à l’aise qu’en assemblage avec le sémillon, et rares sont les châteaux où il est le premier cépage (40% à Filhot, 70% au Domaine de Chevalier, et 100% à Smith-Haut-Laffite).

Le cabernet sauvignon est le roi des vins du médoc, avec une présence de l’ordre de 65% dans cette partie, et de 30% dans la totalité du vignoble bordelais en vin rouge. Il s’agit d’un cépage vigoureux, au rendement faible (40 à 50 hl/ha), facile à cultiver. Son mûrissement tardif l’expose cependant à des automnes humides et froids, ce qui explique qu’il est relativement peu prisé dans le Libournais. Son nez de poivron vert, de cassis et de cèdre, donne un vin très coloré, vieillissant lentement, et dont les tannins se marient parfaitement avec le chêne au cours de l’élevage. Ce cépage est particulièrement présent à Latour ou Mouton Rothschild (plus de 80% de l’encépagement total).

Le cabernet franc appartient à la même famille que le cabernet sauvignon. Il est cependant moins puissant et tannique, mois foncé, mais offre une belle complexité basée sur des arômes de violette et de framboise. Il préfère des climats un peu plus frais que le cabernet sauvignon, et est plus à l’aise dans le Libournais que son cousin. Sa présence dans le Bordelais et d’environ 15% toutes appellations confondues. Il est dominant à Cheval Blanc, et présent pour moitié à Ausone ou Lafleur.

Le merlot est le cépage rouge le plus cultivé en Gironde (le double du cabernet sauvignon). Un débourrement et une floraison précoces l’exposent aux gelées printanières et à la coulure, et il est sensible à la pourriture les années humides. Les vins à dominante merlot seront de maturité plus rapide que ceux à forte proportion de cabernet, et vieilliront plus tôt. Vin de plaisir, ses qualités de fruit et de souplesse le rendent particulièrement séduisant (arômes de fraise, champignons, cuir ou pain grillé), il est apte à participer avec grand bonheur aux assemblages avec le cabernet sauvignon. Il règne quasiment sans partage à Pétrus, Le Pin ou Trotanoy.

Citons pour être complet la présence très minoritaire d’autres cépages, comme la muscadelle, au parfum floral, utilisée accessoirement en Sauternais, ou le petit verdot, cépage de bonne qualité surtout présent dans le Médoc, tannique et coloré, mais dominé par les trois grands, ou encore quelques uns en voie de disparition tels le malbec – cependant bien présent à Cahors sous le nom de côt-, ou le colombard.
En règle générale, l’encépagement sera principalement déterminé par la nature des sols et des climats où poussera la vigne : dans des terres argileuses et relativement froides, le merlot sera parfaitement à son affaire, alors que sur des sols graveleux ou sablo-graveleux plus chauds, les cabernets donneront les vins les plus racés. Mais la véritable richesse des vins blancs et rouges du Bordelais tient à l’exemplaire complémentarité des assemblages, permettant d’aboutir à une complexité unique et incomparable.

Les Appellations :

Saint-Estèphe est peut-être la moins prestigieuse des 4 appellations majeures du Médoc. Elle ne possède que 5 crus classés, mais englobe de nombreux crus bourgeois de très grande qualité. Son vignoble se répartit sur environ 1.300 ha. Les sols sont faits de graves légèrement plus argileux que dans les appellations plus au sud. Les Saint-Estèphe sont plus lents à évoluer, et présentent un caractère rugueux, malgré une présence de merlot plus importante que par le passé. Ils sont en général excellents par année chaude. Les vins présentent en général par rapport à leurs confrères du Médoc, une acidité des raisins plus importante, une couleur plus intense ainsi qu’une puissance de tannins plus grande. Les châteaux les plus réputés sont Cos d’Estournel, Montrose, Calon Ségur et Haut Marbuzet.

Pauillac est non seulement la vrai capitale du Médoc mais probablement de tout le Bordelais viticole. Avec ses 3 premiers crus classés (Lafite, Latour, Mouton) et 15 autres grands crus classés, Pauillac jouit d’une réputation unique. Sur un peu plus de 1.000 ha (dont 80% en grands crus classés !), on rencontre des sols graveleux sensibles au soleil et bien drainés. Les grandes réussites à Pauillac se font par années chaudes et relativement sèches, c’est-à-dire en millésimes fastes pour le cabernet sauvignon, très nettement majoritaire à Pauillac. Un bon Pauillac évolue lentement, est puissant et chapenté, mais aussi subtil et fin, et possède un bouquet de cèdre et de cassis. Autres château réputés : Grand Puy Lacoste, Pontet Canet, Lynch Bages, Pichon Comtesse, Pichon Baron. A noter également une bonne coopérative.

Saint-Julien est la plus petite appellation du Médoc (900 ha), mais probablement la plus homogène, avec des graves profondes mêlées d’argile. Ses vins offrent un bon compromis entre la grâce ou la rondeur des margaux et le corps ou la robustesse des pauillac, même si à l’intérieur de l’appellation, on peut distinguer des nuances (plus de finesse pour ceux nés en bord de Gironde, plus de puissance pour ceux nés sur les terres plus riches du plateau). Les Saint-Julien font l’objet d’une vinification de grande classe, surtout en grands crus classés. On peut les considérer comme l’archétype du vin Médoc. Saint-Julien est souvent une valeur sûre en année moyenne ou faible. Grands noms : Ducru Beaucaillou, Gruaud Larose, Léoville-Las Cases, Léoville-Barton, Léoville-Poyferré, Talbot, Beychevelle.

Margaux comprend environ 1.300 ha de vignes réparties sur 5 communes, et souvent un seul et même château a des vignes sur plusieurs communes. La grande diversité de sols pauvres faits de graves blanches légères, mais aussi de sable, de silex, de quartz, une maturité un peu plus précoce, une présence de merlot plus importante que dans les autres appellations du Médoc situe l’appellation un peu à part et la rend un peu plus irrégulière. Attention aux années pluvieuses, ainsi qu’aux années très chaudes et sèches. Les margaux sont souples et délicats, aromatiques et intenses, et ce sont des vins extrêmement séduisants lorsqu’ils sont réussis. Après la locomotive éponyme, les grands se nomment Palmer ou Rauzan-Ségla.

Moulis, Listrac, Haut-Médoc, Médoc sont les 4 autres appellations de la pointe médocaine. Elles ne jouissent pas de la même réputation que les 4 premières, mais peuvent proposer d’excellentes réussites à des prix attractifs. Les sols sont assez lourds, moins bien drainés ; le merlot se développe, même si le cabernet sauvignon reste majoritaire. Les vins ont une robe soutenue et une texture solide. Les stars se nomment Chasse-Spleen et Poujeaux en Moulis, La Lagune et Sociando-Mallet en Haut-Médoc.

Saint-Emilion est l’appellation la plus vaste du Bordelais (plus de 5.000 ha). Le sol est extrêmement varié, graveleux ou sableux, argileux ou calcaire, et les vins produits peuvent présenter des caractéristiques assez différentes. Le merlot est majoritaire, parfois, quasiment exclusif. Les vins de Saint-Emilion sont en général produits sur des propriétés assez petites, permettant parfois au propriétaire la création d’une « micro cuvée » réalisée à partir de parcelles sélectionnées, mais d’un prix de vente souvent sans commune mesure avec la réalité du marché. Totalement à l’opposé de la rigidité des grandes propriétés médocaines, Saint-Emilion bouge. En l’espace d’une décennie sont apparus des châteaux ambitieux, partant parfois de presque rien (Tertre Roteboeuf, Valandraud, La Gomerie), qui rivalisent en qualité pure avec les leaders classiques que sont Ausone, Cheval Blanc, Angélus, Figeac, Canon ou Pavie.

Pomerol est l’une des appellations les plus petites, avec ses 800 ha. Malgré sa petite taille, elle peut se séparer en 3 zones différentes : sable vers l’ouest, graves près de Saint-Emilion, argile au centre, avec dans son sous-sol de la crasse de fer, particulièrement en zone centrale, 70% de l’encépagement total est fait de merlot, qui trouve dans cette appellation le moyen de donner sa pleine mesure. Les vins de Pomerol sont précoces, mais peuvent se conserver de longues années pour développer des arômes de gibier, de truffe, de champignons. Ses vins sont voluptueux, envoûtants, ronds et souples. Les pomerol sont extrêmement recherchés, non seulement parce que l’appellation possède en Pétrus le vin le plus mythique de tout le Bordelais, mais également en raison de la très petite taille de nombreuses propriétés réputées. En dehors de Pétrus, les vins les plus réputés et les plus recherchés sont Trotanoy, Lafleur, Clinet, l’Eglise Clinet, Vieux Château Certan, La Conseillante, L’Evangile, Latour à Pomerol ou Le Pin.

Pessac-Léognan englobe 10 communes immédiatement à l’ouest et au sud-ouest de Bordeaux. Le sol est fait de croupes graveleuses bien drainées. Il s’agit de la seule appellation majeure où les vins rouges et les vins blancs peuvent atteindre simultanément au niveau élevé. Les rouges auront des arômes caractéristiques de tabac, de fumé, de terre fraîche, alors que les blancs iront vers des senteurs de tilleul. Le nord de l’appellation bénéficie d’un maturité précoce, en raison de la proximité de l’agglomération bordelaise, et il n’est pas rare que le Haut-Brion vendange fin août. En dehors de ce dernier, les grands se nomment La Mission Haut-Brion, Laville Haut-Brion, Domaine de Chevalier, Fieuzal, Pape Clément.

Sauternes est réparti sur 5 communes, et se situe sur plus de 1.600 ha. La diversité des sols et des sous-sols (graveleux, argilo-calcaires ou calcaires) et des encépagements parfois très variés permettent d’obtenir des vins très différents, évoluant avec l’âge vers des robes dorées et des bouches onctueuses, mais également fines et délicates, évoquant des arômes de miel, agrumes confits, caramel. Les meilleurs vins sont produits sur les croupes graveleuses et sont à base de sémillon. Le vin de Sauternes existe grâce à la petite rivière Ciron, la Garonne et l’humide forêt des Landes qui font naître d’épais brouillards matinaux auxquels succèdent parfois de chaudes après-midis. Cette combinaison d’humidité et de chaleur en alternance donne naissance au « botrytis cynerea » qui attaque chaque grain jusqu’à le rôtir et le déshydrater. Les tries successives correspondent à un travail long, coûteux, risqué, mais c’est à ce prix que les grands sauternes peuvent être admis parmi les vins les plus fabuleux qui puissent exister. Outre Yquem, notons Coutet, Climens, Lafaurie-Peyraguey, Rieussec, Guiraud, La Tour Blanche, Suduiraut, Fargues, Raymond Lafon.

En dehors des ces appellations-vedettes qui viennent d’être citées, il ne faut pas oublier des appellations moins prestigieuses ou médiatiques, mais parfois très intéressantes en terme de qualité : Côtes de Bourg, Canon Fronsac, Lalande de Pomerol, Graves, Sainte-Croix-du-Mont, ainsi que bien d’autres appellations… Elles participent également à la richesse et à la variété viticole du Bordelais, et permettent souvent de constituer de bonnes surprises pour qui veut aller à la découverte du vignoble bordelais.

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