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Dégustations

Bourgogne rouge 1999

Thème : A la découverte des Grands Bourgognes Rouges à travers le Domaine Louis JADOT
Vin N°

Auxey Duresses 1996

Mais Louis Jadot
Vin N°

Côtes de Nuits Villages "Vaucrains" 1996

Domaine Louis Jadot
Vin N°

Monthelie 1994

Domaine Louis Jadot
Vin N°

Fixin 1994

Domaine Louis Jadot
Vin N°

Beaune 1er Cru "Les Aigrots" 1989

Maison Louis Jadot
Vin N°

Nuits saint Georges 1er Cru "Les Boudots" 1989

Maison Louis Jadot (Domaine Gagey)
Vin N°

Musigny Grand Cru 1983

Maison Louis Jadot
Vin N°

Corton Grand Cry Cuvée du docteur Peste 1990

Maison Louis Jadot - Hospices de Beaune

Les vins ont tous été dégustés à l’aveugle et dans les meilleures conditions possibles, un membre de club (qui animera la dégustation) reçoit des informations quant à la préparation des vins, température de service, carafage, ouverture…

A la découverte des Grands Terroirs des Bourgognes Rouges à travers le Domaine Louis Jadot 

La Maison Louis JADOT (extrait de « Les vins de Bourgogne et du Beaujolais » de Robert Parker) : Négociant et propriétaire de vignobles, cette maison demeure une référence quant à la manière dont les négociants de la région devraient élaborer leurs vins.

Gérée autrefois par André Gagey, véritable gentleman bourguignon, elle est maintenant dirigée par son fils Pierre-Henry, secondé par Jacques Lardière, un des œnologues les plus talentueux de toute la Cote-d’Or. Presque toute la production de la maison Jadot est toujours de grande, sinon de superbe qualité. La  maison ne cultive pas un style particulier, si ce n’est qu’elle produit des vins riches, d’une belle précision et bien structurés, résistant bien à l’épreuve du temps. 

Comprendre les vins rouges de Bourgogne, c’est s’intéresser à cette rencontre singulière et mystérieuse, des terroirs, des millésimes et des hommes au service du pinot noir. Pour ce cépage unique, les terroirs offrent une palette infinie, ce qui explique la grande diversité des vins d’expressions différentes, déclinés au gré des millésimes et façonnés par des vignerons dont certains sont d’authentiques artistes.

Le paradis des terroirs

Au 7ème siècle, ce sont les moines bénédictins, et plus encore au 12ème les moines cisterciens qui imposent le concept de « terroir » en découvrant les meilleures parcelles comme le Clos de Bèze ( qui date de 630 ), doyen des clos bourguignons.

Le terme de « terroir » se réfère autant au climat qu’à la nature des sols. Mais en Bourgogne, lorsqu’on parle de « climat », c’est pour désigner des parcelles de vignes.  A la frontière entre les pays à influences maritime et continentale, le terroir bourguignon bénéficie d’une multitude de microclimats d’une extraordinaire diversité qui amplifie les différences d’un millésime à l’autre.

L’ensoleillement est bon, les cigales chantent dans le Chambertin, et la pluviométrie est très favorable au cycle végétatif de la vigne. Le maximum de précipitations se situe en juin, quand la plante est prête à s’en gorger, tout en risquant coulure et millerandage si la floraison se passe mal. Le minimum a lieu en février, ce qui permet au vigneron de réaliser les travaux de la taille dans de bonnes conditions sanitaires. Plus tard, en septembre (et quelques fois en octobre ), on constate un même minimum de pluie qui favorise la maturation du raisin. L’hydrométrie joue un rôle essentiel, car la vigne n’aime pas l’eau stagnante. Ainsi les meilleurs climats sont-ils à mi-pente, exposés plein est, à une altitude qui se situe entre 220 et 300 mètres.

Un cépage et un sol

La Côte bourguignonne repose sur un substrat très dur (granite, lave, schistes ) qui date de 250 millions d’années. Une mer peu profonde s’est retirée il y a quelques 100 millions d’années, laissant une pénéplaine constituée d’un empilement horizontal de sédiments marins déposés au Jurassique. Avec l’érection des Alpes, il y a 60 millions d’années, 2 failles se sont produites, l’une entre Bourg-en-Bresse et Besançon, qui a favorisé l’émergence du Revermont ( berceau du vignoble jurassien ), l’autre entre Lyon et Dijon, qui a permis la naissance du Beaujolais, du Mâconnais, de la Côte Chalonnaise, de la Côte de Beaune et de la Côte de Nuits. La Bresse et la plaine de la Saône se sont effondrées de 1000 mètres pour révéler la Côte ( Côte de Nuits et Côte de Beaune ), exposée plein est, et mettre à jour la géologie de l’ère jurassique. Le vignoble appuie son bord sur les premiers bans calcaires. Il finit en bas, dès que cesse toute pente et que la plaine apporte sa lourde terre.

Il existe par ailleurs  3 grands types de sols : les « sols bruns calcaires » paradis des Grands Crus et des Premiers Crus, les « sols bruns calciques » (qui contiennent moins de calcaire ), berceau des appellations « Villages » et les « sols bruns hydromorphes » (contenant beaucoup d’argile ), qui génèrent les vins d’appellation « Bourgogne » régionale.

Le vignoble le plus étendu de la Côte, celui de Gevrey-Chambertin représente une parfaite illustration du concept de « terroir » : la complexité y est à son comble. Une ondulation dans la couche sédimentaire personnalise le terroir de manière significative. C’est le fameux  » anticlinal de Gevrey  » dont le pendant sera le  » synclinal de Volnay  » (un terroir dont la diversité d’expression est également exceptionnelle ). Le Jurassique inférieur est roi à Gevrey, et semble représenter un gage de finesse et de complexité pour les vins qui y sont produits. Mais tout se complique avec la fameuse  » Combe de Lavaux « , la plus vaste et la plus belle de la Côte de Nuits, formant un formidable cône de déjection qui prolonge le vignoble dans la plaine. Ainsi Gevrey-Chambertin a-t-il développé son vignoble de chaque côté de la combe, d’un côté la célèbre  » Côte Saint Jacques « , avec son cortège de Premiers Crus à la finesse exquise, de l’autre la prodigieuse Côte des Grands Crus, où naissent neuf joyaux à la générosité incomparable. Au milieu de ces grands, le vignoble a pris pied sur le cône de déjection qui jouit de limons de pentes et de matériaux charriés au fil des millénaires, très favorables à l’éclosion de vins puissants et charnus, ceux de l’appellation « Village » de Gevrey-Chambertin.

Une terre pour le Pinot Noir

Au nord, en Côte de Nuits, les pentes sont taillées dans le calcaire rocheux avec des intercalations de marnes. C’est un sol jurassique moyen, terrain de prédilection du Pinot Noir (bien que quelques rares vignes soient plantées en blanc par tolérance de l’INAO ). Cette combinaison cépage/sol explique que les vins rouges de la Côte de Nuits sont complexes, fermes, puissants, tanniques, très racés et promis à une bonne garde, qui peut devenir exceptionnelle dans les grands millésimes des plus beaux terroirs.

Au sud la Côte de Beaune s’étend de Santenay à Ladoix-Serrigny. La structure géologique y est plus tourmentée, l’exposition n’est plus tellement  » plein est  » comme en Côte de Nuits, le climat est davantage sous influence maritime. De Ladoix à Volnay, les sols, plus argileux, vont favoriser le Pinot Noir qui va engendrer ici des vins tendres et fruités, souples et élégants, des vins qui se dégustent plus tôt que ceux de la Côte de Nuits.

La fameuse colline de Corton est une curiosité géologique car elle est la seule, en Bourgogne, à accueillir un Grand Cru en blanc ( Corton Charlemagne ) et un Grand Cru en Rouge ( Corton ).  Le sommet de la pente est plus marneux et le Chardonnay s’y plaît à merveille, tandis qu’un peu plus bas, on retrouve des sols propices au Pinot Noir.  Dans les mois d’hiver, on peut facilement discerner les climats par la couleur des sols : marnes blanches pour le Corton Charlemagne, terres rouges, plus argileuses et ferrugineuses pour le Corton.

Les Grand Crus de mi-pente et les autres

C’est à mi-pente que l’on trouve les meilleurs climats : tous les  Grands Crus et Premiers Crus devraient s’y trouver. Mais il existe des exceptions et certains Grands Crus se trouvent situés en bas de pente : c’est le cas du Clos de Vougeot, du Mazoyère Chambertin ou des Echezeaux. Mais pourquoi  certains climats à la situation et à l’exposition idéale n’ont-ils  eu droit qu’à l’appellation Premier Cru, comme le Pommard Premier Cru  » Les Rugiens « , les Nuits-Saint-Georges Premier Cru  » Les Saint-Georges  » ou  » Les Vaucrains « , le Chambolle-Musigny Premier Cru  » Les Amoureuses « , les Gevrey-Chambertin Premier Cru  » Clos-Saint-Jacques  » ou  » Cazetiers  » ?

Grands Crus pentus et pierreux

Tout Grand Cru doit disposer de certaines conditions naturelles incontournables. Il doit prospérer sur des pentes de 3 à 6 % de déclivité minimum, des pentes qui peuvent atteindre jusqu’à 20% ( plus rarement ), comme par exemple dans le Corton. L’altitude du vignoble a également son importance. La Côte descend vers la plaine de la Bresse, le long de la grande faille principale. L’altitude varie de 400 à 200 mètres, mais la tranche la plus propice à la vigne varie entre 220 et 320 mètres. La  » pierrosité  » doit être plus près de 40% que de 5%, et c’est toujours le cas.  La présence de pierres joue un rôle considérable dans le régime hydrique du sol, en favorisant un bon drainage naturel et en limitant les excès d’eau de rétention.

Autre facteur de grand terroir, la teneur en argile a une importance considérable. L’optimum semble se situer entre 30 et 45 % dans les sols calcimorphes. Les meilleurs climats sont installés dans les sols bruns calcaires. Les limons argileux les plus fins, les plus intéressants pour la vigne, doivent trouver une zone pas trop pentue, voire relativement plane, pour se déposer.

La Côte de Nuits est , comme nous l’avons vu, le royaume du Jurassique moyen avec un climat plus capricieux, ce qui n’est pas pour déplaire au Pinot Noir. Les vents qui y circulent rendent la Côte de Nuits moins humide, donc moins sujette aux attaques de pourriture grise. De belles combes ont façonné harmonieusement les versants, ce qui multiplie la diversité d’expression des climats.  Si le Chambertin Clos-de-Bèze est différent du Chambertin, ce n’est sans doute pas uniquement dû à la géologie. Le Clos-de-Bèze étant plus proche de  la grande combe de Lavaux, il a un peu plus froid que son voisin le Chambertin, superbement protégé par le haut de la colline et ses bois. Il convient de vendanger un peu plus tard le Clos-de-Bèze et ses degrés alcooliques naturels sont un peu  plus faibles.

Un autre Grand Cru célèbre jouxte le Chambertin par le sud, le Latricières-Chambertin. Si il n’existe pas de différence d’exposition, on observe cependant que ce Grand Cru se situe dans le prolongement de la Combe Grisard. Il a hérité des matériaux charriés par cette dernière, très favorables à la vigne, mais souffre également des mêmes conditions climatiques par la froideur qu’elle apporte. Un phénomène qui n’est pas très sensible, car il ne s’agit pas d’une très grande combe. Mais les cigales ne s’y trompent pas : elles chantent davantage dans le Chambertin.

On reproche souvent au Mazoyères-Chambertin de ne pas être digne de l’appellation Grand Cru, car situé trop en bas de la pente. C’est ne pas avoir remarqué que, se situant à l’est, dans le prolongement du Latricières-Chambertin, il jouit d’une superbe exposition et de sols excellents, bien drainés bénéficiant des apports de la Combe Grisard. Celle-ci est suffisamment importante pour avoir charrié d’excellents matériaux, mais trop petite pour influer une climatologie indigne d’un Grand Cru.

La part de l’humain

L’importance de l’homme est décisive aussi, mais personne ne peut aujourd’hui la mesurer. Henri Jayer, l’artiste-vigneron le plus accompli de Bourgogne, aime à dire que la nature est son guide. Si les oenophiles du monde entier s’arrachent son Vosne-Romanée Premier Cru  » Cros-Parentoux  » car ils sont convaincus qu’il rivalise, malgré son rang inférieur, avec les plus Grands Crus de la Côte, c’est parce que le talent d’Henri Jayer est grand. Mais objectivement, il est normal que le  » Cros-Parentoux  » soit classé en Premier Cru, car il se situe à l’orée d’une combe disposant ainsi de conditions climatiques un peu moins favorables que  son illustrissime voisin, le Richebourg.

Lorsqu’un vin d’appellation  » Village  » rivalise en qualité avec un  » Grand Cru « , il faut rendre hommage au vinificateur.  Rarissime situation dans laquelle se trouve le Château de Pommard. Il s’agit d’un  beau terroir ( dans le prolongement du Premier Cru  » Les Epenots  » )

Très bien exposé. Le Château de Pommard exploite la plus grande parcelle d’un seul tenant ( une parcelle de 20 ha, unique en Bourgogne ) et son propriétaire, Jean Laplanche, peut donc appliquer une politique de grand domaine et opter pour une sélection « à la bordelaise ». Il ne retient ainsi, pour la mise en bouteilles sous l’étiquette de son célèbre cru, que les meilleures cuvées issues de ses plus vieilles vignes. Le solde de sa vendange est déclassé en second vin, ou est vendu en  vrac au négoce.

Le temps et la qualité

Si la typicité déclinée en une diversité extrême est essentiellement due aux différentes natures des terroirs, il faut aussi comprendre que la qualité est une autre histoire dont les acteurs principaux sont les hommes et le climat, en bref, le millésime.

(extraits de « l’encyclopédie des vins » Hachette)

AOC NUITS-SAINT-GEORGES :

Robe pourpre, intense et tirant parfois  sur le mauve. Un rouge net, sombre et lumineux.

Au nez, il évoque souvent des nuances de roses et de réglisse. On rencontre selon l’âge de la bouteille des parfums de jeunesse (cerise, fraise, cassis) ou des arômes plus mûrs (cuir, fourrure, truffe, gibier, épices) .

Le tempérament du Nuits-Saint-Georges est d’abord vigoureux et corsé, volontiers tannique. Du corps et de la mâche. La maturité l’arrondit, en lui donnant un excellent moelleux, une sensualité vive et racée.

AOC CORTON :

Le Corton affiche le plus souvent sa couleur : pourpre soutenu, vif foncé, rouge sombre d’une densité violacé.

Le bouquet est à la fois ample et généreux. Il s’exprime sur des accents fruités ( myrtille, groseille, cerise, kirsch ), évoluant avec l’âge vers le sous-bois, le cuir tanné, la fourrure, l’animal. L’abricot cuit lui offre parfois une note originale. Les autres âromes fréquents sont le poivre, la réglisse, le noyau.

Solide, costaud, puissant, structuré, le Corton se montre volontiers démonstratif. De la mâche et du corps !

En général, le Corton apparaît dur et vif dans sa jeunesse. Ferme et franc, il a besoin de temps pour s’exprimer.

AOC MUSIGNY :

La robe est d’une teinte profonde, ni pourpre ni carmin, mais vraiment rouge framboise et exprimant le fruit rouge légèrement foncé, brillant.

Le Musigny évoque le jardin mouillé par la rosé du matin : la rose, l’églantine, la violette.

Tout le monde s’accorde à reconnaître à ce vin l’équilibre parfait entre les tanins et la délicatesse. Le corps est masqué par la rondeur, la structure sublimée par une présence chaleureuse, féminine. De la soie en bouche, de la dentelle. Tout est fin précis et mémorable.

Le Musigny est un grand vin de garde, qui a besoin de quatre à cinq ans pour s’ouvrir et qui peut ensuite s’épanouir très longtemps. Sa longueur en bouche est souvent étonnante.

 

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