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Vignoble Beaujolais vieille carte
Dégustations

Beaujolais, Le renouveau – 2002

Ils sont au nombre de dix, comme les doigts de la main et comme eux, petits et grands, connus de tous ou seulement de quelques initiés. Au faîte de leur gloire dans les années 80, les crus du Beaujolais ont perdu de leur prestige au cours des années 90. Une popularité noyée sous le flot du beaujolais nouveau dont l’image s'est fort dégradée au fil des ans. Une notoriété ombragée par les campagnes intensives de promotion des « primeurs » qui font passer les crus au second plan ? Pourtant, des vins comme ces crus du Beaujolais, on n’en fait nulle part ailleurs, ils ont une personnalité bien marquée qui, de surcroît, correspond au goût des consommateurs avec son fruité, sa légèreté, ses tanins faciles et son adaptation à de nombreuses circonstances, sans oublier des prix très raisonnables.
Vin N°

Domaine Métras

Chiroubles 2001
Vin N°

Domaine des Nugues

Beaujolais Village 2000
Vin N°

Maison Louis Latour

Chenas 1999
Vin N°

Maison Potel-Aviron

Côte de Brouilly 2000
Vin N°

Domaine Michel Chignard Fleurie

Les Moriers 2000
Vin N°

Château des Jacques

Moulin à Vent 1999
Vin N°

Maison Potel-Aviron

Morgon Côte du Py 2000 Vieilles Vignes Cuvée Exceptionnelle
Vin N°

Domaine des Terres Dorées

Labeur d'Octobre 2000

Les vins ont tous été dégustés à l’aveugle et dans les meilleures conditions possibles, un membre de club (qui animera la dégustation) reçoit des informations quant à la préparation des vins, température de service, carafage, ouverture…

Le complexe bourguignon

Le Beaujolais devrait oublier son complexe « Bourgogne », sa province d’origine, et cesser d’utiliser des définitions finalement peu valorisantes comme « le fruit d’un Beaujolais, le charme d’un Bourgogne » pour le Morgon, « la grâce d’un beaujolais, le prestige d’un Bourgogne » pour le Moulin à Vent ou le « fruit d’un beaujolais, le tanin d’un Bourgogne » pour le Saint Amour. Le Beaujolais est fier de son Clochemerle (le village de Vaux si joliment chanté par Gabriel Chevallier) et il a raison. Les crus peuvent être fiers de leurs vins sans avoir besoin de se comparer à leurs voisins. Et pour beaucoup d’amateurs comme Jean Chanrion, grand défenseur des crus et originaire du Beaujolais : « l’intérêt des Beaujolais, c’est de conserver le fruit ».
Et puis les vignes vieillissent (on ne les a jamais connues si vieilles : certaines sont centenaires) et c’est une bonne chose. Les crus du Beaujolais reprennent du poil de la bête, qu’on se le dise ! Ils font à l’heure actuelle partie des meilleurs rapports qualité / prix et surtout plaisir / prix que l’on puisse rencontrer dans l’Hexagone.

Extrait de Vintage magazine n°5

Les dix petits crus

Petits par la taille, les dix crus du Beaujolais font des grands vins qui ont chacun leur caractère propre et leur histoire de clocher. Ce voyage initiatique au pays de Clochemerle a été vécu par Elisabeth de Meurville, journaliste et écrivain.

 Brouilly – le plus vaste

Pas de village à Brouilly, pas de maire, ni d’église. Mais de belles propriétés qui restent dans les familles. Tout autour de la montagne de Brouilly, donc, dans la « vallée », sur 1 200 hectares de granit et d’alluvions sablonneuses, s’étend le vignoble de Brouilly, le plus grand, le plus méridional et l’un des plus connus parmi les crus. Les vins assez divers sont en principe fermes et corsés mais relativement faciles, équilibrés et fruités (pêche, prune et fruits rouges). Le lieu-dit le plus célèbre de cette appellation porte le « doux » nom de « Pisse-Vieilles » à la suite d’une rocambolesque histoire que tout vigneron local vous raconte avec plaisir et un délicieux accent. Folklore savouré, restent des vins de fruit et de fraîcheur qui n’ont pas besoin d’un long vieillissement et qui sont très représentatifs des crus.

 Côte de Brouilly – un intimiste pour connaisseurs

Sur les flancs de la montagne de Brouilly haute de 485 mètres, constituée d’une pierre bleue et très dure de la famille des porphyres et piquée d’une jolie petite chapelle construite au siècle dernier en l’honneur de Notre Dame des Raisins, le vignoble de seulement 290 hectares (comptant tout de même 113 exploitations) produit un vin racé, puissant et harmonieux dont on dit souvent qu’il possède des arômes de raisin frais et de poivre qui se caractérise par un petit goût minéral (venu de la fameuse pierre bleue), cependant plus rare dans les vins précoces. Un vin de plaisir, de caractère et d’élégance. Il faut avoir vécu une fin de journée d’hiver quand la colline sort de la brume et la chapelle se découpe sur un ciel rose pour comprendre tout le charme du Côte de Brouilly.

 Chénas – pas assez connu

Voisin de Moulin à Vent, appellation célèbre qui occupe une partie de sa commune, Chénas est un petit vignoble de 280 hectares (comptant néanmoins 210 producteurs dont 65 pratiquent la vente directe en bouteille et 5 seulement ne font que du Chénas) au sol essentiellement composé de sable granitique. Pas très connu, ce vin « rare » mérite beaucoup mieux que sa réputation actuelle car il se révèle racé, charnu et généreux avec des tanins assez puissants, un nez floral (rose et pivoine), et un beau fruité en bouche : un vin de garde, généreux, peut-être le plus complexe de tous les crus.

 Chiroubles – une nature  » féminine, élégante et fruitée »

Chiroubles est le plus haut des crus du Beaujolais puisqu’il culmine à plus de 400 mètres (plus le clocher – étonnamment rond et bulbeux – de son église) ce qui rend la végétation un peu plus tardive. C’est surtout l’un des plus charmants villages du coin, dont les habitants – les Chiroublons – sont réputés depuis des siècles pour leur convivialité et leur vitalité. Ne trouve-t-on pas dans les cahiers de doléances une requête savoureuse : « la suppression de tous les célibataires ou couvents de moines…parce qu’ils tendent à la dépopulation et nuisent à l’agriculture qui languit faute de bras » ? On aime les femmes à Chiroubles ! Et sur un sous-sol de granit et de porphyre, maigre et acide, très pauvre, le vignoble de 360 hectares produit, avec l’aide de 75 viticulteurs, un vin charmeur et fin, aux arômes de framboise et de cerise (avec noyau), avec parfois une pointe de violette. Un vin que l’on a coutume de qualifier de féminin parce qu’il est facile à boire et tendre.

 Fleurie – le cru bourgeois

La rumeur publique raconte, en souriant, que les filles de Fleurie ne voulaient pas, voici quelques années, danser avec les jeunes viticulteurs de Morgon et autres crus considérés comme moins chics : c’est dire si Fleurie (le vignoble est sur la commune) que l’on dit la « reine du Beaujolais » (le roi étant Moulin à Vent) est un cru altier, bourgeois, un tantinet hautain. C’est qu’au pied de la Madone, les 800 hectares de vigne sont plantés sur un sol de granit rose aride qui manifeste son élégance dans un vin velouté, souple, élégant, à la robe pourpre et brillante et aux arômes fleuris (notamment de l’iris), portant bien son nom donc et faisant de Fleurie le plus féminin des crus. Peut-être le plus raffiné des crus. Fleurie est en tête de la hiérarchie beaujolaise tant pour son volume de production que pour sa notoriété suivi de Moulin à Vent et Saint Amour.

 Juliénas – une personnalité bien marquée

Un nom d’empereur pour un vignoble qui remonte aux Romains, planté dans un terroir de sol de granit et d’alluvions argileuses, sol aride qui n’empêche pas Juliénas (ne pas prononcer le « s » final) de baigner dans le plaisir. Plaisir d’un paysage ravissant, d’un château superbe, d’un vin d’une grande personnalité : généreux, avec une structure bien équilibrée, des beaux arômes de fruits rouges bien mûrs et une pointe de pêche, qui gagnent, en vieillissant, des notes de pivoine et de violette. Sur 650 hectares de vignes, quelques 120 viticulteurs manifestent leur bonne nature dans des vins corsés et fruités à la fois, assez charpentés pour bien vieillir mais pleins de finesse et d’élégance car conservant toujours une acidité suffisante due au froid un peu plus vif des hauteurs et aux sols argileux.

 Morgon – riche et célèbre

Dès le Xe siècle, le sire de Beaujeu possédait des vignes sur ce qui est devenu aujourd’hui la commune de Villié-Morgon : un village qui compte 1 100 hectares de vignes exploités par 340 viticulteurs. Quatre bistrots et deux églises dans une commune divisée en deux, Villié d’un côté de la colline, Morgon de l’autre. Le terroir très particulier de « Morgon », des schistes désagrégés contenant de l’oxyde de fer (d’où une couleur jaune / rouille de la pierre), donne des vins charnus, au nez très intense marqué par la framboise – qui évolue vers le cassis en vieillissant -, la prune et les épices, des vins fermes et puissants dont la plupart vieillissent avec élégance. Visiblement, Morgon est un cru riche et prospère, un des premiers d’ailleurs où les vignerons ont commencé la mise en bouteilles au domaine et la commercialisation directe. C’est de la côte du Py que viennent les Morgons les plus réputés : une excellente exposition et un sol schisteux qui fait souffrir la vigne souvent déjà bien vieille (entre 45 et 65 ans), des rendements assez faibles et des cuvaisons plutôt longues, donnent de superbes résultats.

 Moulin à Vent – un monde à part

Considéré comme un cru noble, le « seigneur du Beaujolais », Moulin à Vent ne porte pas le nom d’un village car l’appellation de 700 hectares – que se partagent 150 producteurs – est à cheval sur deux villages, Chénas et Romanèche Thorins, et doit son nom à un vrai moulin à vent, unique dans la région et visible de très loin. Le cru est également à cheval sur deux départements, deux régions et deux interprofessions (Bourgogne et Beaujolais) : voilà qui complique singulièrement la vie de l’administration locale ! Et c’est peut-être pourquoi le vin montre, lui aussi, une certaine complexité. A moins que ce ne soit à cause de la composition particulière de son sol avec présence d’un minérai, baptisé « romanèchite », une variété de manganèse (les mines n’ont été fermées qu’en 1914) dont les veines grises traversent un sol granitique siliceux. De ce terroir exceptionnel, le vin tire une nature dite « virile », c’est-à-dire ample et charpentée une belle couleur rubis aux reflets pourpres et des arômes complexes qui associent épices, iris, rose fanée et fruits mûrs. Voilà un cru qui mérite tous les hommages, d’autant plus qu’il a donné naissance au « sauveur du vignoble », Benoît Raclet qui, en échaudant la vigne, a réussi à la débarrasser du fléau qu’était la pyrale, insecte ravageur s’il en est.

 Régnié – tout jeune et déjà plaisant

Les Romains y avaient déjà planté de la vigne mais ces 650 hectares de granit sablonneux qui entourent le village de Régnié Durette n’ont droit à leur appellation que depuis 1988. C’est donc les plus jeunes des crus du Beaujolais. Et son vignoble, dominé par la seule église à deux clochers de la province, copie de Notre Dame de Fourvière à Lyon, produit des vins parfumés et souples, fruités et frais, faciles à boire, bien typés, dans lesquels on retrouve la framboise, la mûre et la groseille. Cette nouvelle appellation a du mal à se faire connaître bien qu’elle soit « portée » par de nombreux jeunes viticulteurs dynamiques et par l’une de ses plus jolies propriétés, la Grange Charton (dont il faut visiter les très beaux bâtiments) qui fait depuis 1806 partie du Domaine des Hospices de Beaujeu. Travaillant autant pour la notoriété des crus que pour le bien-être des pensionnaires de cet admirable hôpital fondé en 1240, les Hospices de Beaujeu restent un rare exemple de pérennité dans l’humanitaire …Soixante des quatre vingt deux hectares du domaine des Hospices de Beaujeu (ville qui a donné son nom au Beaujolais, tout de même !) sont en appellation Régnié. C’est un des grands atouts de ce jeune cru qui a également pour lui son charme et ses prix encore très modestes.

 Saint Amour – le plus séducteur

Il est à peine nécessaire de vanter les charmes du Saint Amour : grâce à son nom qui lui vient d’un soldat romain converti et sanctifié, à la nature très séduisante de ses vins et peut-être aussi à sa première place sur la route des vins du Beaujolais au départ de Mâcon (ce qui le place presque entièrement en Saône et Loire), le plus septentrional et l’un des plus petits crus (280 hectares) s’avère l’un de ceux qui connaît le plus de succès. En quelques années, profitant de la fête de la Saint Valentin, il est devenu le vin des amoureux et, depuis longtemps, il s’exporte fort bien. Un vin velouté et tendre, harmonieux et aromatique (cerise, kirsch, framboise, cassis, épices et pivoine), né d’un sol granitique, schisteux et caillouteux, idéal pour la vigne. Vin de fruit quand il est jeune, de fleurs quand il vieillit, Saint Amour mérite bien sa place sur la table de ceux qui s’aiment et aiment la bonne chère.

Extrait de Vintage magazine n°5

Cépage unique et vinification « beaujolais »

Un seul et unique cépage compose tous les vins rouges du Beaujolais (les Beaujolais blancs, de plus en plus séduisants et dignes d’intérêt, provenant du Chardonnay) : le Gamay noir à jus blanc, présentant la particularité d’être corsé et fruité à la fois. Un cépage autochtone, planté dans la région par les Romains qui ont fait du vin un des éléments les plus importants de l’économie locale.
Ce sont donc les terroirs des crus, notamment les collines de granit et de schiste, qui font la différence entre les vins. Quant à la vinification « beaujolaise » qui remonte, elle aussi à l’époque Romaine, elle possède ses particularités, mais sa mise en œuvre varie très sensiblement selon le type de vin souhaité : grappes entières, obligatoirement cueillies à la main, mise à fermenter en cuve ; macération dégageant du CO2 qui maintient une partie des grappes en haut, constituant le chapeau (ces grappes restent en atmosphère gazeuse et vont accroître les arômes du vin) tandis qu’en dessous des grappes flottent dans le jus (pour extraire la couleur et les tanins) et qu’au fond de la cuve se forme une partie liquide, s’enrichissant des deux « parties » supérieures tout en vivant sa fermentation alcoolique. Une technique de macération (semi-carbonique) qui ne convient bien qu’au seul « Gamay ».

Extrait de Vintage magazine n°5

Les Domaines

 Château des Jacques

Louis Jadot a tenu ses promesses en achetant le splendide vignoble du Château des Jacques à la famille Thorin. Il produit désormais les vins les plus ambitieux du beaujolais, les plus capables de rivaliser, longueur et complexité avec les grands bourgognes, ce qui est d’ailleurs la vocation de Moulin à Vent. Le Château des Jacques proprement dit est un vin charnu, équilibré, doté de tanins plus gras que la moyenne, grâce à une vinification très originale avec égrappage des raisins. Dans chaque millésime, la maison isole une partie de la production des meilleurs terroirs : le Carquelin, le clos de Rochegrès, Champ de Cour, la Roche, et l’élève en fûts neufs, obtenant ainsi des vins d’une somptueuse étoffe, sans doute les plus accomplis du beaujolais d’aujourd’hui.
Après les magnifiques 1998, les 1999 montrent encore une progression en profondeur de constitution, maturité des raisins et raffinement des textures. Ce sont certainement les moulin à vent les plus accomplis jamais produits depuis plus de trente ans, dont le style peut se comparer à de grandes cuvées de Côte d’Or.

Extrait du guide Bettane & Desseauve

 Domaine Michel Chignard

Ce vigneron heureux produit régulièrement l’un des fleuries les plus savoureux, charmeur en diable mais avec une charpente et une vinosité qui rappellent que son vignoble se rapproche de celui du Moulin à Vent.
Les vieilles vignes des Moriers ont particulièrement brillé en 2000 et donné un vin d’un gras étonnant.

Extrait du guide Bettane & Desseauve

 Domaine André Métras

Le changement de génération n’a en rien altéré l’excellence et la régularité de ce domaine de tradition. Avec toujours ce merveilleux vignoble de vieilles vignes, à la Roilette, à la limite de Moulin à Vent, sur une terre plus argileuse qui donne au vin un corps inhabituel pour un fleurie.
La surprise vient également du Chiroubles, étonnant de richesse et de volupté de construction, avec toute la finesse attendue. Remplissez-en votre cave et régalez vos amis dans la plus pure tradition beaujolaise.

Extrait du guide Bettane & Desseauve

 Domaine des Nugues

Gérard Gelin, fils et petit fils de vignerons a acheté le clos des Nugues en 1976, suite à cet achat il a donné le nom de Domaine des Nugues à l’exploitation. Aujourd’hui il est associé avec son fils Gilles et ont formé l’Earl Gelin. Le domaine compte 27,50 hectares. Toute l’exploitation est située dans le Nord du Beaujolais en limite des crus Moulin à vent, Fleurie et Morgon.
Le seul cépage utilisé sur l’ exploitation ainsi que dans l’aire de production Beaujolaise est le Gamay noir à jus blanc. La moyenne d’âge des vignes est de 45 ans, avec des vignes allant même jusqu’à plus d’un siècle.
Les beaujolais-villages les plus corsés proviennent de vignobles en limite des crus du nord du Beaujolais. On en a la confirmation avec ce producteur et des vins dont la robe et le parfum sont difficiles à distinguer d’un bon morgon, le sien par exemple, à peine plus corsé que son « village ».

Extrait du guide Bettane & Desseauve et documents du domaine

 Domaine Potel-Aviron

Cette toute jeune et brillante maison de négoce, réalise en 2000, son premier millésime sur le Beaujolais. Les relations de la famille Aviron ont permis de réaliser des achats de toute première qualité. Le savoir faire de Nicolas Potel, tiré de son expérience passée au Domaine de la Pousse d’Or à Volnay, a donné au vin un style bien particulier et peu commun en Beaujolais ; à l’exception peut-être du Château des Jacques. Cette équipe devrait très rapidement monter sur les plus hautes marches du podium.

 Domaine des Terres Dorées

Un vrai Beaujolais nature. Jean Paul Brun n’a pas d’âge, c’est très rare, chez un homme. Tout rose, avec le regard clair et le front dégarni, ce grand bonhomme carré à la fois timide et résolu peut avoir, quand il parle de son pays des Pierres Dorées, l’enthousiasme ingénu d’un enfant et, quand il évoque son métier de vigneron, pratiqué avec autant de rigueur que d’inspiration, l’expérience avisée d’un vieux sage. Il habite, à la sortie du joli village de Charnay, une maison de pierre dorée, qui pourrait être belle s’il se décidait à faire autre chose que d’y camper, avec des parpaings en guise de marches d’escalier et de vieilles couvertures de l’armée pour remplacer les portes. Il rêve toujours de rentrer tôt et de s’installer devant sa cheminée monumentale en pierre pour une soirée tranquille. Mais ce vieux garçon est tout sauf un pantouflard et sa nouvelle secrétaire-comptable essaie vainement, chaque jour, de le coincer dix minutes pour « la paperasse ». Entre tracasseries administratives et intrigues locales, il surfe sur l’adversité pour concocter magiquement, avec peu d’hectares et de petits rendements,, un vrai beaujolais nature, comme on les aime, tout dans le fruit, qui lui ressemble.

Extrait de Gault et Millau

 Maison Louis Latour

Nous avons déjà largement évoqué cette belle Maison de négoce beaumoise, lors de notre thème Prestige en fin d’année. Rappelez vous de ce Corton Charlemagne Grand Cru 1988. Ce Chenas montre une fois de plus, même si les vignes en question ne sont pas en propriété que la qualité des achats est irréprochable. Les amateurs de vin sont priés de ne pas faire d’amalgames. Les négociants sérieux ont également leur rôle à jouer pour la défense d’une appellation. La preuve n’est-elle pas dans la bouteille ?

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