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Dégustations

La capitale du Merlot – 2001

La capitale du Merlot : Saint Emilion avec ses vieilles maisons de pierre a été classé patrimoine mondial de l’humanité. Cette commune est située sur un plateau calcaire dont les grottes servant de caves sont aussi légendaires que les vins qui vieillissent à l’intérieur. Toute visite dans le Bordelais passe obligatoirement par Saint Emilion. Cette ville est située à 40 kilomètres à l’est de Bordeaux sur les bords de la Dordogne. Entre les anciennes maisons de pierre, des ruelles tortueuses conduisent à un plateau où est située l’imposante église qui domine l’ensemble des vignobles avoisinants. Même si le nom de Saint Emilion est utilisé dans les autres régions comme synonyme du cépage ugni blanc, la ville ne possède que des vignobles plantés de cépages rouges (comme quasiment toutes les villes du Libournais), qui sont parmi les meilleures régions. Saint Emilion n’est pas très étendu, et les 5 500 hectares de vignes plantés impliquent l’une des monocultures les plus intensives de la région. Sur un millier d’exploitations viticoles, quatre cents sont des petites propriétés produisant du raisin mais pas de vin. On distingue quatre ou cinq terroirs (certains experts en comptent même jusqu’à dix sept) qui possèdent chacun un sol et un sous sol spécifique et donnent ainsi des vins de caractères différents. Le terroir le plus important de l’appellation Saint Emilion est sans aucun doute le plateau calcaire avec un sous-sol argilo-calcaire ou argilo-sablonneux. Les côtes forment le deuxième type de terroir. L’érosion a provoqué leur apparition, et les côtes se distinguent moins par leur composition que par leur déclivité et leur orientation. Les graves, troisième type de terroir, sont formées de sable, de galets et d’argile et situées au Nord-Ouest à la limite du Pomerol. Les sables sont le quatrième type de terroir situé dans l’Ouest et l’Est de la ville. Le dernier terroir dans la plaine de la Dordogne est composé d’alluvions sableuses (par exemple aux abords immédiats de Saint Emilion).
Vin N°

Château de Mouret 2000

Graves blanc
Vin N°

Château Bois de l’Or 1998

Saint Emilion
Vin N°

Château Le Moulin noir 1999

Lussac Saint Emilion
Vin N°

Château Roc de Calon 1999

Montagne Saint Emilion
Vin N°

Château Haut Saint Georges 1998

Saint Emilion
Vin N°

Château Durand Laplagne 1998

Puisseguin Saint Emilion
Vin N°

Château Pipeau 1995

Saint Emilion Grand Cru
Vin N°

Château Canon la Gaffelière 1994

Saint Emilion Grand Cru (classé)
Vin N°

Château Angelus – St Emilion

Premier Grand Cru Classé 1993

Les vins ont tous été dégustés à l’aveugle et dans les meilleures conditions possibles, un membre de club (qui animera la dégustation) reçoit des informations quant à la préparation des vins, température de service, carafage, ouverture…

UNE REGION HISTORIQUE A LA RENOMMEE RECENTE

La viticulture est déjà pratiquée depuis le IIIe Siècle dans cette partie du Bordelais, qui s’appuie certainement sur la plus longue tradition de toute la région viticole. Les légionnaires romains furent les premiers à planter des vignes après avoir défriché les régions autour de Pomerol et de Saint Emilion. Non loin de la ville, le poète Ausone cultivait ses propres vignes et fut le premier à écrire sur la viticulture de la région.
Au VIIIe siècle, l’ermite breton Emilion qui donne plus tard son nom à la ville, s’installe dans une grotte à proximité. Son rayonnement spirituel attira de nombreux croyants qui aux cours des siècles qui suivirent sa mort, creusèrent le roc et transformèrent la grotte en église monolithe. Celle-ci est encore aujourd’hui très impressionnante par sa structure et son atmosphère. La pierre calcaire provenant de multiples grottes qui, pendant des siècles ont servi de caves à vin en raison de leur température idéale a été utilisée par les habitants du village pour construire leurs maisons. La couleur jaune pâle des maisons de Saint Emilion contribue beaucoup à donner une atmosphère particulière à ce lieu.
A la fin du XIIe siècle, le roi d’Angleterre Jean sans Terre, fils d’Henri II et frère de Richard Cœur de Lion a élevé Saint Emilion au rang de Ville, l’autorisant à élire son propre conseil municipal sous forme de jurade, qui existe encore aujourd’hui. Même si cette jurade ne serre plus de conseil municipal, elle forme une sorte de confrérie du vin qui est loin de faire parler uniquement du folklore : elle servait (et sert toujours) d’organe de contrôle des vignobles de Saint Emilion et marquait autrefois au feu les fûts de bon vin avec les mentions « marque du vinettier». Le vin qui ne portait pas ce sceau devait être détruit.
L’histoire de Saint Emilion a été ensuite davantage marquée par les guerres que par la viticulture. En effet, ce sont surtout les violents combats qui ont laissé des traces dans l’histoire de ce village pendant la guerre de Cents Ans ou la Révolution française, car cette commune n’avait pas alors la renommé de Graves ou du Médoc.
Sur le haut du village, quelques ruines (grands pans de murs) du couvent des Dominicains subsistent, celui-ci fut détruit durant la guerre de cent ans.

UN CLASSEMENT COMPLEXE

Bien qu’un syndicat viticole ait été créé dès 1884 et que la commune ait obtenu son appellation d’origine en 1936, il a fallu attendre les années 1950 pour qu’un classement des meilleurs crus soit effectué. En 1951, la jurade a pratiqué un nouveau contrôle de qualité des vins qui a conduit en 1954 (soit presque cent ans après le Médoc) à un système d’évaluation autonome dont les listes sont révisables tous les dix ans, contrairement à celles du Médoc. Le nouveau système prévoyait cinq niveaux pour lesquels deux appellations différentes avaient été créées : l’AOC Saint Emilion et l’AOC Saint Emilion Grand Cru. Cela peut sembler étonnant, mais cette dernière appellation, qui est la plus prestigieuse, produit 130 000 hectolitres de vins, soit un tiers de plus que l’appellation de base. Les grands crus ont été divisés en quatre catégories : grands crus, grands crus classés et le petit groupe des premiers grands crus classés divisé lui-même en groupe A et B. Le groupe A ne compte que deux châteaux : Ausone et Cheval Blanc, alors que le groupe B en comporte onze : L’Angélus, Beau-Séjour-Bécot, Beauséjour, Belair, Canon, Figeac, Clos Fourtet, La Gaffelière, Magdelaine, Pavie et Trottevieille.
Les vins se distinguent par leur terroir et par le pourcentage très contrasté des trois principaux cépages utilisés pour l’assemblage. On peut noter que le mélange des cépages ne dépend pas toujours de la situation géographique.
Ainsi parmi les meilleures propriétés, situées sur le plateau ou dans les Côtes, certaines assemblent dans des proportions équilibrées merlot et cabernet, d’autres font plus ou moins prédominer le merlot. En revanche, les propriétés situées à proximité de Pomerol, où le merlot atteint un pourcentage plus élevé qu’à Saint Emilion, utilisent paradoxalement davantage de cabernet, comme à Château Cheval Blanc où la part de cabernet franc est de 60%
Château Pavie dans les Côtes, utilise également un pourcentage inhabituel de cabernet sauvignon, de 20 à 35 %, tout comme Château Figeac, à la limite de Pomerol.

DE NOMBREUX SATELLITES

Si différents que puissent être leurs caractères, les crus de Saint Emilion ont un point commun par rapport aux vins des satellites : plus de structure, de corps, de densité et de longévité.
Les satellites sont en fait les quatre appellations situées dans le Nord et le nord-est de la commune : Montagne, Saint-Georges, Lussac et Puisseguin. Elles ont le droit d’accoler à leur nom celui de Saint Emilion. Par le paysage qu’elles nous offrent, ces communes font penser à Saint Emilion, mais leur terroir est différent : les sols sont plus froids et plus humides. Elles sont également plus éloignées de la Dordogne et subissent moins son influence modératrice sur les températures. Les cépages utilisés ne sont donc pas les mêmes.
Il n’est pas rare que le merlot domine et il peut même représenter jusqu’à 90% dans les assemblages.
Même si les vins de ces appellations ne peuvent pas rivaliser avec ceux plus prestigieux de Saint Emilion, ils représentent du fait d’un rapport qualité/prix très intéressant une excellente alternative aux grands crus beaucoup plus chers de Saint Emilion.
Une partie de la production est vendue non pas sous l’appellation de ces communes satellites, mais sous celle de Bordeaux ou Bordeaux Supérieur, à des prix encore plus intéressants.

Extrait tiré de « LE VIN » – André Dominé – Editions Place des Victoires

a. Lussac – Saint Emilion

Situé dans la partie Nord-Est de la région viticole de Saint-Emilion, Lussac recouvre près de 1 400 ha de vignobles, dont plus de la moitié sont contrôlés par la cave coopérative locale. L’appellation compte également plusieurs propriétés produisant des vins souples, délicieux, ronds et fruités, destinés à être consommés dans les 5 ou 6 ans suivant le millésime.
Les sols sont principalement calcaires, sableux par endroits. Lussac, comme d’autres appellations satellites, est une mine de bonnes affaires.

Repères :

Situation : sur la rive droite de la Dordogne, à 40 km environ au nord-est de Bordeaux et à 10 km au nord-est de Libourne
Superficie sous culture de vignes : 1 395 ha
Commune : Lussac
Production annuelle moyenne : 775 000 caisses
Crus classés : aucun. L’appellation compte 215 propriétés et une cave coopérative regroupant 90 membres
Principaux cépages : merlot et cabernet franc
Types de sol : on trouve différents types de sol à Lussac – sableux, graveleux, argileux ou argilo-calcaire

b. Montagne-Saint-Emilion

Montagne-Saint-Emilion, qui se trouve non loin du secteur des graves, au nord de Pomerol et de Saint-Emilion, est situé sur des coteaux argilo-calcaires et sur un plateau essentiellement calcaire, avec quelques affleurements rocheux.
Les meilleurs vins de l’appellation sont généralement issus des coteaux sud de l’appellation, d’où l’on jouit d’une vue splendide sur la Barbanne, qui traverse Pomerol et Lalande-de-Pomerol. Montagne produit régulièrement quelques-uns des vins les plus profonds et les plus riches de toutes les appellations satellites du Bordelais. Sachant que les crus les mieux réussis sont du niveau d’un bon grand cru de Saint-Emilion, on peut incontestablement y réaliser de belles affaires.

Repères :

Situation : sur la rive droite de la Dordogne, à peu plus de 35 km de Bordeaux.
Superficie sous culture de vignes : 1 550 ha
Commune : Montagne
Production annuelle moyenne : 950 000 caisses
Crus classés : aucun. L’appellation compte 220 propriétés et une cave coopérative regroupant 30 membres.
Principal cépage : merlot
Type de sol : argilo-calcaire

c. Saint-Georges-Saint-Emilion

Les viticulteurs de Saint-Georges-Saint-Emilion bénéficient depuis 1972 de l’autorisation de commercialiser leurs vins sous l’appellation Montagne-saint-Emilion. Cependant, ils sont nombreux à avoir conservé leur identité, en revendiquant toujours le label Saint-Georges-Saint-Emilion. Le terroir est de type argilo-calcaire. Saint-Georges est sans aucun doute, le satellite de Saint-Emilion le plus méconnu.

Repères :

Situation : sur la rive droite de la Dordogne, à environ 35 km au nord-est de Bordeaux
Superficie sous culture de vignes : 180 ha
Commune : Saint-Georges-Saint-Emilion fait partie de la commune de Montagne
Production annuelle moyenne : 95 000 caisses
Crus classés : aucun. L’appellation compte une vingtaine de propriétés
Principal cépage : merlot
Type de sol : argilo-calcaire

d. Puisseguin-Saint-Emilion

Puisseguin-Saint-Emilion est la plus orientale des appellations satellites. Son domaine s’est étendu de manière assez considérable et recouvre maintenant près de 730 ha. Son nom, d’origine celtique, veut dire « la colline aux vins puissants ».
La moitié de la production de l’appellation est assurée par la cave coopérative locale, qui la diffuse sous l’étiquette Roc de Puisseguin, mais la plupart des domaines qui procèdent à leur propre mise produisent des vins dignes d’attention, qui doivent être bus dans les 5 ou 6 ans. Ils sont nettement moins chers que la majorité des Saint-Emilion.

Repères :

Situation : sur la rive droite de la Dordogne, à environ 40 km au nord-est de Bordeaux et à 10 km à l’est de Libourne
Superficie sous culture de vignes : 730 ha
Commune : Puisseguin
Production annuelle moyenne : 520 000 caisses
Crus classés : aucun. L’appellation comprend 73 propriétés et une très importante cave coopérative
Principaux cépages : c’est le merlot qui prédomine, suivi du cabernet franc et de toutes petites quantités de cabernet sauvignon
Types de sol : essentiellement calcaire et argileux, avec un peu de grès

Extrait tiré de « Les Vins de Bordeaux » – Robert PARKER – Editions SOLAR

LES CHATEAUX

 Château Canon La Gaffelière

Au début du XIXème siècle, le Château s’appelait la Gaffelière Boitard, du nom de son propriétaire, Monsieur Boitard de la Poterie. En 1953, Pierre Meyrat acquiert la propriété et fut connu à Saint-Emilion, comme un des premiers Maires, à remettre la cité en valeur.
En 1971, le domaine fut acheté par le comte von Neipperg, mais c’est en 1983 que son fils, Stephan von Neipperg s’installa sur la propriété. Avec lui, le Château s’est placé au sommet des Grands Crus Classés, comme dans les années 1940.
Le vignoble est situé sur la côte sud de Saint-Emilion, avec une excellente exposition au soleil, aussi il produit un vin riche et complexe, avec un bouquet généreux.
L’harmonieuse association des méthodes modernes et traditionnelles est guidée par la volonté de respecter le mieux possible la nature. Naturellement, les vendanges s’effectuent manuellement avec une sélection des raisins qui sont triés sur une table de tri placée au bout des rangs de vigne.
Afin d’obtenir une constante évolution de la maîtrise de la vinification, le cuvier a été complètement modernisé.
L’ancien cuvier de vinification en inox a été remplacé par des cuves en bois, équipées de thermorégulation. Ces nouvelles installations permettent de respecter la matière première et donnent toutes les possibilités d’extraction qui sont appliquées différemment selon les millésimes.
La fermentation malolactique s’effectue en barriques et les vins sont élevés sur lie. Le passage en barriques dure entre 13 et 22 mois selon les millésimes. Entre 50 et 90 % des barriques sont renouvelées chaque année.
Grâce au mariage de la tradition et de la recherche permanente, le vin de Canon-la-Gaffelière reflète l’immense passion de la perfection qui domine cette production.
Le vin généreux et élégant, vieillit merveilleusement bien, chaque millésime nous fait découvrir avec originalité l’expression de son terroir.

Superficie : 19,5 hectares
Géologie du sol : Argilo-calcaire et sables anciens en pied de côte
Cépages : Merlot 55 %, Cabernet Franc 40 %, Cabernet Sauvignon 5 %
Age moyen des vignes : 40 ans
Production (en caisse) : 5 000 à 7 500 (Grand Vin) Second vin 2 500 à 3 000 « Côte Migon La Gaffelière »
Autres châteaux de Stephan von Neipperg : Clos de l’Oratoire, Grand Cru Classé de Saint-Emilion ; La Mondotte, Saint-Emilion

Extrait tiré du site Internet du Château

 Château Angélus

A moins d’un kilomètre du célèbre clocher de Saint-Emilion, sur le fameux « pied de côte » exposé plein sud, Château Angélus est l’œuvre d’une passion écrite depuis quatre générations par la famille de Boüard de Laforest. La propriété tire son nom d’un lopin de vignes très anciennes au cœur duquel les vignerons pouvaient entendre sonner l’angélus simultanément par les trois églises du pays : la chapelle de Mazerat, l’église de Saint Martin de Mazerat et celle de Saint-Emilion.
Ce lopin de trois hectares fut acquis au début de ce siècle par Maurice de Boüard de Laforest, déjà propriétaire d’un vignoble voisin appartenant à la famille depuis 1850 : le Château Mazerat.
Il fut ensuite agrandi peu à peu par ses fils Jacques et Christian qui achetèrent plusieurs parcelles contiguës jusqu’à constituer dans les années 70, la magnifique propriété que dirigent aujourd’hui Hubert de Boüard de Laforest et son cousin Jean-Bernard Grenié. Elevé au rang de premier grand cru classé, reconnu dans le monde entier comme l’un des fleurons de Saint-Emilion, Château Angélus traduit tout l’attachement d’une famille à exalter les sens du terroir. Ici, dans la vigne comme au chai, le respect des pratiques traditionnelles s’allie au progrès permanent des techniques pour porter chaque récolte, chaque millésime à leur plus haut degré de perfection.

Extrait tiré du site Internet du Château

 Les autre domaines

Cette dégustation vous donnera l’occasion de découvrir plusieurs autres propriétés ou « Château », puisqu’il en est ainsi dans le Bordelais. La mention « Château » peut être portée sur l’étiquette dès lors que le vignoble est doté d’une construction. En ce qui concerne les informations sur ces domaines, nous n’avons pas trouvé plus de détails que ceux que vous trouverez dans les fiches techniques des vins. Il s’agit de petites propriétés familiales ou l’aspect communication n’a que peu d’importance. Les efforts étant portés à la réalisation de leur produit ; c’est essentiellement ce que nous souhaitons tous.

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