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Bourgogne Carte de Cassinni pour vignoble
Dégustations

Bourgogne Domaine Marc Colin – 2001

On a beau succomber aux délices de ses vins monocépages (pinot et chardonnay) fins et sensuels, aromatiques et fruités, savourer la complexité de ses innombrables terroirs, comment ne pas se fourvoyer dans le labyrinthe d’appellations et de domaines bourguignons ? Cent huit appellations d’origine contrôlée, deux fois plus que dans le Bordelais pour cinq fois moins de vignes (23 000 hectares, hors Beaujolais). Un patchwork de terroirs hérité du labeur empirique et si diaboliquement juste des moines médiévaux. Parfois ceints de murs (on parle alors de clos), ciselés en de multiples parcelles grandes comme des jardins de presbytère, ils traduisent l’infinie diversité des combinaisons géologiques et microclimatiques de ce vignoble de coteaux qui s’étire sur trois départements : Yonne, Côte-d’Or et Saône-et-Loire. La Bourgogne a ainsi conservé un visage humain où la petite propriété est reine. Derrière chaque étiquette se cache généralement un couple de vignerons qui cultive une ribambelle de lopins disséminés sur plusieurs communes, et produit une infime quantité de vin. Des vignerons souvent matois qu’il faut amadouer pour décrocher quelques bouteilles de leur meilleur cru. A Chablis, avant-poste septentrional aux paysages un peu rudes de calcaire blanc fossilisé, on trouvera les plus importantes propriétés. En côte d’Or, étroite bande de vignoble de cinquante kilomètres de long, les microdomaines sont au contraire légion. Leurs vieilles caves encombrées de barriques, lovées sous les habitations, ressemblent à de petits ateliers d’artisan, loins des vastes chais « tout inox » du Bordelais. En Côte chalonnaise et dans les Mâconnais, la tradition de la mise en bouteille est plus récente et la majorité des caves ont été édifiées durant les trente dernières années. Une randonnée vineuse en Bourgogne demeure un excellent prétexte pour flâner de village en village et découvrir, ici les caves médiévales de Saint-Bris, là le site gallo-romain de Prémeaux-Prissey, ailleurs la falaise spectaculaire de Saint-Romain ou les églises romanes du Mâconnais. Le tout ponctué de quelques haltes gastronomiques durant lesquelles on se délectera de plats roboratifs, pieds de nez aux modes et aux calories, qui ne demandent qu’à croiser le fer avec les crus régionaux. De grands noms côtoient des vignerons plus discrets. Mais ces hommes et ces femmes ont en commun la volonté de se battre pour une « idée » de la qualité. Et si leurs méthodes de travail divergent parfois, leurs vins possèdent au final une authenticité, un supplément d’âme, qui ne laisseront jamais indifférent.
Vin N°

Saint Aubin 1er cru rouge 1997

Domaine Marc Colin & Fils
Fiche de dégustation Saint Aubin 1er cru rouge 1997
Vin N°

Santenay "vieilles vignes" rouge 1997

Domaine Marc Colin & Fils
Fiche de dégustation Santenay
Vin N°

Saint Aubin 1er cru blanc "La Chatenière" 1999

Domaine Marc Colin & Fils
Fiche de dégustation Saint Aubin 1er cru blanc
Vin N°

Saint Aubin 1er Cru blanc "Les Cortons" 1999

Domaine Marc Colin & Fils
Fiche de dégustation Saint Aubin 1er Cru blanc
Vin N°

Saint Aubin 1er cru blanc "La Chatenière" 1994

Domaine Marc Colin & Fils
Fiche de dégustation Saint Aubin 1er cru blanc
Vin N°

Saint Aubin 1er Cru blanc "Les Cortons" 1994

Domaine Marc Colin & Fils
Fiche de dégustation Saint Aubin 1er Cru blanc
Vin N°

Chassagne-Montrachet 1999

Domaine Marc Colin & Fils
Fiche de dégustation Chassagne-Montrachet 1999
Vin N°

Chassagne-Montrachet 1er Cru "Les Caillerets" 1998

Domaine Marc Colin & Fils
Fiche de dégustation Chassagne-Montrachet 1er Cru
Vin N°

Chassagne-Montrachet 1er Cru "Les Caillerets" 1994

Domaine Marc Colin & Fils
Fiche de dégustation Chassagne-Montrachet 1er Cru

Les vins ont tous été dégustés à l’aveugle et dans les meilleures conditions possibles, un membre de club (qui animera la dégustation) reçoit des informations quant à la préparation des vins, température de service, carafage, ouverture…

APPELLATIONS DE BOURGOGNE

L’organisation des appellations bourguignones est relativement simple dans sa verticalité (on la décrit sous forme de pyramide), mais passablement tortueuse dans sa déclinaison des terroirs. A la base, les appellations régionales Bourgogne sont produites dans toute une partie de la région. Cette famille nombreuse représente 65 % des volumes. Il y a le simple bourgogne (rouge, blanc et rosé), celui qui fait référence à un cépage (bourgogne aligoté, uniquement blanc), à une méthode d’élaboration (crémant de bourgogne), à un nom de sous-région délimitée (bourgogne côte-d’auxerre, bourgogne haute-côte de nuits, bourgogne haute-côte de beaune, bourgogne côte chalonnaise) ou encore à une commune (bourgogne irancy). Survivants en voie d’extinction, le « bourgogne passetougrains » est un assemblage de pinot noir et gamay et le « bourgogne grand ordinaire » est issu des plus médiocres terroirs.
Viennent ensuite les appellations dites communales ou Villages (23 % des volumes). Ce sont des appellations au noms célèbres : Chablis, Gevrey-Chambertin ou Meursault par exemple. On en dénombre cinquante-trois. Dans chaque village, le vignoble est divisé en une myriade de parcelles ou lieux-dits (on parle de « climats ») ; les appellations Villages peuvent donc être suivies du nom de ces climats, par souci de précision. Attention, il existe des climats homonymes dans différents villages…
Les meilleurs climats sont distingués au rang de premier cru. Cinq cents soixante et un climats sont classés en premier crus et représentent 11 % de la production. Sur l’étiquette figure alors le nom de la commune suivi de celui du climat. Exemple : Meursault-Perrières premier cru ou Mercurey Clos du Roi premier cru. Il existe aussi des assemblages de plusieurs climats de premiers crus. Dans ce cas, le nom de la commune n’est suivi que de la mention « premier cru » (Puligny-Montrachet premier cru).
Enfin au sommet de cette pyramide trône l’élite des grands crus. Un pour cent des vins bourguignons ! Ces meilleures zones vinicoles, de taille très variable (Clos de Vougeot : 50,6 ha, Montrachet : 8 ha, La Romanée : 0,85 ha), deviennent des appellations à part entière et relèguent au second plan le nom du village. Chambertin sur la commune de Gevrey-Chambertin, ou Chevalier-Montrachet sur celle de Puligny-Montrachet. Il est, bien sûr, essentiel de ne pas confondre le nom de ces grands crus avec celui de leur village. On compte trente-deux grands crus en Côte-d’Or. A Chablis, l’appellation grand cru couvre 97 ha et sept lieux-dits.
Ce découpage des appellations peut paraître extrêmement sibyllin. Pourtant, il résulte du travail séculaire des vignerons bourguignons, qui ont su valoriser les différences de sols et d’expositions de manière totalement empirique. Un sens paysan de l’observation dont des études scientifiques récentes, en géologie notamment, ne cessent de confirmer la pertinence. Mais la subtilité des terroirs bourguignons ne s’arrête pas là. Il existe également une hiérarchie informelle au sein des premiers et grands crus. Par exemple, parmi la concentration de grands crus blancs situés sur Puligny-Montrachet et Chassagne-Montrachet, le chevalier-montrachet, installé en haut du coteau, exprime de façon extraordinaire finesse et élégance ; en bas du coteau, le bâtard-montrachet fait pour sa part preuve de beaucoup de gras et de richesse ; quant au milieu du coteau, il est voué au saint des saints, le montrachet, qui combine finesse et opulence. Il est ainsi reconnu que les meilleures vignes sont situées à mi-pente, au cœur du coteau.
A ce don de la nature, à ces expressions du terroir aux nuances infinies, s’ajoute bien entendu le savoir-faire des vignerons dans l’élevage des vins. Tous les grands bourgognes sont élevés en fûts de chêne appelés « pièces » d’une contenance de 228 litres. Ce volume correspond à la récolte de vin que pouvait faire jadis le vigneron sur une parcelle dénommée « ouvrée » (l’ouvrée, mesure encore utilisée, représente environ 1/24e d’hectare). La symbiose entre le vin et le chêne est bien une des principales caractéristiques des vins de Bourgogne. Suivant la proportion plus ou moins importante de pièces neuves (on peut aussi utiliser des fûts ayant contenu le vin de plusieurs récoltes) et la durée de son élevage, le vigneron signera ses vins de sa « patte ». Enfin, il est essentiel de suivre avec attention le millésime de ces grands vins, car la Bourgogne est malheureusement sujette à d’importantes variations climatiques d’une année sur l’autre.

Texte tiré de Vins et Vignobles de France – Edition Rivages.

Chassagne-Montrachet

En moyenne, Chassagne-Montrachet produit autant de rouges que de blancs, aussi intéressants les uns que les autres. Les blancs, comme ceux de Puligny, fermes mais sans dureté, allient une belle plénitude à des parfums complexes ; quant aux rouges, robustes, bien arrondis, de couleur profonde, ils présentent typiquement un goût de kirsch, en particulier ceux issus des meilleurs premiers crus, aux portes du village et plus au sud, sur la route de Santenay.

Santenay

Station thermale dont les vertus thérapeutiques intéressent le système digestif, Santenay s’est par ailleurs spécialisée dans les vins rouges ; tanniques et parfois durs dans leur jeunesse, ils évoluent ensuite vers plus de profondeur et développent des arômes de violette, de fruits rouges, de châtaigne…
Les vins des premiers crus, entre Santenay-Bas et la limite de Chassagne, se comparent aux rouges de ce village, voire à certains Volnay.
NB. Quelques vins de la commune de Remigny (Saône-et-Loire) peuvent prendre l’appellation Santenay ; d’autres l’appellation Chassagne-Montrachet.

Saint-Aubin

Situés « en arrière de la Côte » par rapport à Montrachet, Saint-Aubin et son hameau de Gamay (très probablement le berceau du cépage du même nom), produisent d’excellents vins blancs de la famille des Puligny et des rouges proches de ceux de Chassagne, bien qu’ayant moins de corps.

Textes tirés de L’Atlas des Vins de France.

LE CEPAGE

Le Pinot noir a fait, depuis la création du vignoble bourguignon, la renommée de ses grands vins rouges. Il produit des grappes compactes d’un noir violacé dont les petits grains serrés contiennent un jus abondant, incolore et sucré. Les feuilles, d’un vert terne et foncé sur la face extérieure, et d’un vert plus clair sur la face intérieure, sont épaisses, aussi longues que larges et se découpent en 3 ou 5 lobes plus ou moins apparents selon la fertilité du cep. Il faut insister sur le fait que le jus du Pinot est incolore ; c’est pourquoi, vinifié spécialement, ce même jus, issu de même cépage, donne le vin de Champagne. En Bourgogne, c’est au moment de la fermentation en cuves que la matière colorante, contenue dans la pellicule, donne au vin sa jolie teinte rouge.
Beaux titres de gloire, pour ce cépage de noble race, que d’enfanter à la fois les grands crus de la Côte-d’Or et de la Champagne.

Le Chardonnay est aussi, depuis des siècles, un plant bourguignon. On lui doit la renommée des grands vins blancs de la Côte-d’Or, de la Côte Chalonnaise, du Mâconnais et de Chablis dans l’Yonne où il est appelé communément le Beaunois. Il produit de jolies grappes dorées, aussi petites que celles du Pinot, mais plus allongées et beaucoup moins serrées. Ses grains sont petits, mais riches d’un jus blanc délicieusement sucré. Ses feuilles sont caractérisées par deux grosses nervures bordant exactement l’échancrure de la queue (sinus pétiolaire).

LE TERROIR

La vigne préfère, en générale, les sols caillouteux qui s’égouttent et s’échauffent facilement. On la trouvera surtout dans les terrains composés de silice (vins légers), d’argile (vins colorés, alcooliques, corsés et tanniques), de calcaire (vins alcooliques et bouquetés) et d’oxyde de fer (vins colorés et bouquetés).
Composition de quelques sols selon divers auteurs (en %)

Crus Silice Argile Calcaire Oxyde de fer
Clos de Vougeot 47,1 36,7 12 3,2
Moulin-à-Vent 81,6 3,03 0,9 11,3
Montrachet 33,7 28,1 31,6

Situation générale des catégories d’appellation

La nature géologique du sol de la Côte-d’Or, plus exactement de la « Côte », est suffisamment complexe, mais composée de trois éléments principaux : le calcaire, l’argile et la silice. Dans toute la région des grands vins rouges le pourcentage de ces éléments varie presque à chaque pas et cela est suffisant pour expliquer les différences de caractères que présentent les crus entre eux.
Dans la région très bien délimitée des grands vins blancs (de Meursault à Chassagne) on trouve alors des bancs de marnes blanchâtres qui favorisent la production de ce type de vin.

Textes tirés de Les Vins de Bourgogne – Sylvain Pitiot et Jean Charles Servant – Collection Pierre Poupon.

DOMAINE MARC COLIN

Revue de presse

Marc Colin représente la quatrième génération des vinificateurs, et c’est l’un des propriétaire les plus talentueux de la Côte-d’Or. Comme il est discret et modeste, on ne se doute pas de l’excellence de son art avant d’avoir goûté à ses vins. Avec sa femme Michèle et ses quatre enfants, il exploite 18 ha de vignobles, dont 0,17 ha du prestigieux Montrachet Grand Cru. Celui-ci demande à être gardé, mais ses autres vins aussi ont souvent besoin de 8 à 10 ans pour développer toutes leurs potentialités. Il propose également d’excellents Chassagne-Montrachet Les Champs Gains et Chassagne-Montrachet Les Caillerets (ce dernier vin étant mieux charpenté et se gardant plus longtemps). Son Saint-Aubin La Chatenière (blanc) représente une excellente affaire. Cependant, il n’est pas très facile de trouver des bouteilles sur le marché, le domaine étant connu et apprécié de nombreux clients privés. Colin utilise 20 % de fûts de chêne neuf (mais 100 % pour le Montrachet) et il embouteille après 10 à 12 mois. Il fait en outre un peu de rouge : le Chassagne-Montrachet Rouge et le Saint-Aubin Rouge sont élégants et racés.

Textes tirés du Guide Parker / La Bourgogne.

Marc Colin, assisté de ses fils, exploite un important vignoble à Saint-Aubin, à Chassagne et Santenay ; ses vignes couvrent toute la hiérarchie des appellations. Vigneron intègre et vinificateur instinctivement raffiné, Marc Colin excelle dans les deux couleurs. Ses blancs présentent une pureté et un naturel qui les rendent parfois timides dans leur jeunesse, mais leur assurent un vieillissement heureux. Les saint-aubin présentent toute la fraîcheur attendue et les chassagne-montrachet, aristocratiques et sans concession à la mode, enchantent les puristes. Le remarquable santenay vieilles vignes rouge possède une classe vraiment étonnante. Malgré sa taille le domaine n’a pratiquement plus rien à vendre. Quel dommage !

Texte tiré du Guide Bettane – Desseauve

Marc Colin a non seulement le mérite d’élaborer parmi les meilleurs vins de Bourgogne, mais il a su organiser et prévoir la succession de son art.
Père de quatre enfants dont une fille, Caroline, et trois fils ; il a transmis sa passion de la vigne et il peut en être fier.
Pierre Yves, Joseph et Damien travaillent maintenant tous les trois au Domaine sous l’œil attentif de leur père. Tous les trois sont issus de l’Ecole vinicole de Beaune et l’aîné, Pierre Yves, qui a intégré le domaine en 1994, et plus particulièrement en charge de la cave.
Joseph, s’occupe des vignes ; quant à Damien, le plus jeune, il fait actuellement son apprentissage sur l’ensemble du Domaine. De part le rachat de quelques parcelles et la reprise en fermage de vignes appartenant à la famille, le vignoble compte 18 ha.
L’originalité de ce dernier réside dans la multitude de petites parcelles, essentiellement sur Saint Aubin et Chassagne, la famille sait parfaitement tirer parti de ce patrimoine en faisant ressortir sur chaque vin la particularité du terroir.
En exemple vous découvrirez lors de cette dégustation deux climats de Saint Aubin dont les caractéristiques géologiques sont apparemment identiques. Ces deux vignobles bénéficient de la même exposition et sont distants d’une centaine de mètres.
Les vignes ont le même âge et pourtant les vins sont diamétralement opposés. L’un est sensuel, floral, voluptueux, un vin de fleur ; un vin de pierre. Cet exemple traduit en quelque sorte, le secret de la Bourgogne. Encore faut-il qu’il soit maîtrisé de mains de maître.

FCVF

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