Languedoc Roussillon Domaine Cazes 1999

Languedoc Roussillon Domaine Cazes 1999

Il est situé au cœur de la plus importante Appellation des Vins Doux Naturels : Rivesaltes.

Le domaine Cazes, 160 hectares de vignes entre Pyrénées et Méditerranée

Le Domaine Cazes couvre une superficie de 160 hectares qui, chaque année, donne naissance à 15 vins différents. Cette diversification a été engendrée par une soif d'apprendre et de tenter de nouvelles expériences, mais aussi et surtout par la multiplicité des terroirs existants dans la région. Les sols sont tantôt noirs – à cause du schiste -, tantôt blancs comme les rochers arrachés à la montagne calcaire, tantôt rouges quand l'argile domine, parfois jaunes…ils composent une superbe mosaïque tapissant les côteaux et les flancs escarpés des montagnes. Sur les moyennes terrasses de la vallée de l'Agly, situées autour des communes de Rivesaltes et de Salses-le-Château et dont les sols sont composés de silices, de galets, de calcaires et de marnes, le Domaine Cazes exploite :

• syrah, 35 ha; mourvèdre, 9 ha; carignan, 5 ha, pour la production des Côtes du Roussillon rosés et rouges et des Côtes du Roussillon-Villages.
• grenache noir, 30 ha; grenache blanc, 4 ha; macabeu, 3 ha pour celles des Côtes du Roussillon rouges et blancs et des Rivesaltes.
• muscat d'Alexandrie, 18 ha; muscat à petits grains, 16 ha, pour le Muscat de Rivesaltes.
• vermentino, 6 ha, cépage récemment admis dans le décret de l'AOC Côtes du Roussillon Blanc.
• cabernet sauvignon,10 ha; merlot 6 ha; et sauvignon 1 ha, déclassés en vins de pays puisque ces 3 cépages ne sont pas autorisés pour la vinification des vins à AOC. Le Domaine reste toutefois convaincu, et leurs essais l'ont prouvé, que ces cépages apportent une bonne réponse en Roussillon et qu'ils pourraient rentrer en complément des autres cépages, comme c'est le cas dans certains vignobles méditerranéens, sans pour autant masquer la typicité des vins de cette région.

 Si le climat de Roussillon, tempéré en automne et en hiver, humide au printemps, chaud et sec en été, procure ses bienfaits à la vigne – faibles rendements, raisins riches en sucres et en tannins -, il peut aussi avoir des effets négatifs : forte montée des degrés en 24 heures, manque d'acidité dans les années de sécheresse.

2 mois de vendanges

Compte-tenu de la pluralité des cépages et des vinifications, les vendanges débutent mi-août avec la cueillette des chardonnays, muscats à petits grains et macabeus et se terminent mi-octobre, avec celles des grenaches qui doivent titrer 14° sur souche pour l'élaboration des Rivesaltes. Les raisins rentrent entiers en cave pour être, ensuite, égrappés ou non, foulés ou non, suivant leur destination. Près de 12 vinifications différentes s'avèrent nécessaires pour produire les 15 vins constituant la gamme du Domaine. Mais savoir-faire et intuition ne suffiraient pas si le Domaine Cazes ne disposait  pas de moyens techniques :

pour la vinification :

• égrappoirs assurant un respect total des baies et de la rafle.
• pressoirs pneumatiques pour un pressurage tout en douceur et sans aucune friction afin d'éviter les goûts herbacés.
• centrifugeuses pour clarifier les moûts qui, ainsi, fermentent dans un milieu sain.
• appareils de froid pour les vinifications à basse température et la stabilisation des jus.
• filtres à terre et à membrane .

pour l'élevage :

• barriques de chêne neuf dans lesquelles séjournent les Côtes du Roussillon Villages et les blancs du cépage chardonnay.
• vieux foudres de bois destinés à une longue conservation des Rivesaltes, de manière à ménager leur oxydation et dégager la complexe subtilité de leurs arômes.
• cuverie inox et acier revêtu pour les vins à consommer jeunes.

Roussillon

S’il fallait citer le seul vignoble en France qui a su se créer une image de renouveau et d’originalité en moins de deux décades, la réponse serait “ Languedoc-Roussillon ” ! Ne l’appelait - on pas la “ Californie française ” au début des années 1980 ? Comparer ses vignerons à des pionniers partant à la reconquête de leurs vignes n’était alors pas une vaine image. Aujourd’hui les vins sont sur la bonne voie, mais encore trop d’amateurs les méconnaissent ! C’est pourtant la région où l’on peut probablement faire le plus de découvertes !

Le boom des vins de cépage et l’ascension des vins doux

Si le Languedoc doit son ascension à l’arrivée des vins de cépages en France sous l’appellation de vin de pays, le Roussillon, lui, a joué la carte de l’originalité avec ses vins doux naturels (VDN) issus de cépages locaux et de méthodes de vinification uniques en France. Situé au pied des Pyrénées, le vignoble ressent l’influence maritime méditerranéenne – parfois doublée de celle de l’Atlantique, lui donnant une personnalité souvent différente de celle du reste des vignobles français.

Le Roussillon : la région et ses appellations

La culture de la vigne en Roussillon est fort ancienne : Elle remonte en effet à la venue des Grecs au pied de la Côte rocheuse six siècles avant J.C. Très gourmets et quelque peu nostalgiques de leur pays, ceux-ci ont retrouvé leurs racines en implantant des ceps. Depuis lors, la vigne est demeurée ancrée au sol catalan. Mieux encore, elle a crée le paysage : murettes, conduites d’acheminement des vendanges, assèchement des étangs… l’homme a composé pour la vigne. Pourtant la région n’a pas que des atouts ! Au ban des accusés : le climat et la géologie. Le climat est certes faste pour la maturité mais peu propice aux rendements et trop chaleureux pour la bonne conservation des vins. Que dire de la géologie qui n’a donné autour de Perpignan qu’un glacis de cailloux roulés contribuant au plaisir des yeux par cette architecture de cailloux et briquettes rouge si typique, mais ne permettant pas l’établissement de caves enterrées ni l’utilisation de carrières d’extraction. Les vins n’étaient donc promis qu’à des coupages forts prisés : Cependant, la voie du Roussillon était ailleurs et, heureusement, elle fut prise très tôt : les Vins Doux Naturels (VDN).

AOC pour les vins doux naturels

Résumer le Roussillon viticole aux seuls VDN est simpliste mais, aujourd’hui encore, l’équilibre de cette région s’appuie sur cette production. Banyuls, Maury, Rivesaltes, Muscat-de-rivesaltes quatre AOC de VDN, quatre évolutions différentes qui en disent long sur la recherche des équilibres catalans. En effet, les goûts ont changé, l’alcool et le sucre n’ont pas les faveurs de la mode et il a fallu s’adapter à cette désaffection pour les VDN et faire face à la baisse de la production.

Banyuls, Banyuls Grand Cru

Ce Cru fragile mais de notoriété, a admirablement trouvé son équilibre. En composant avec le Collioure, vin sec reconnu en AOC en 1971, les vignerons ont développé cette production, compensant en collioure la perte de banyuls. Le Banyuls est incontestablement le terroir le plus prestigieux du Roussillon. Le terroir est principalement schisteux et les vins doivent comporter au moins 50% de grenache noir dans l’encépagement (75% pour les Banyuls Grand Cru). Quatre communes des Pyrénées Orientales ont droit à l’appellation qui s’étend sur 1 733 hectares.

Maury

Maury  a choisi la voie du tout maury. Pari judicieux pour ce terroir qui ne porte qu’un trop faible vignoble en Côtes du Roussillon. Les Maurinates se sont ainsi engagés à commercialiser 40 000 hl en Maury par an. C’est leur production régulière depuis plus de 10 ans, mais à ce jour seuls 10 à 15 000 hl sont commercialisés sous ce nom prestigieux. Terroir essentiellement schisteux également, les vins sont majoritairement issus de grenache ici aussi. Cinq communes des Pyrénées Orientales commercialisent du Maury pour une superficie totale de 1 745 hectares

Muscat de Rivesaltes

Le muscat-de-rivesaltes entre dans un contexte plus international. Des quatre cépages retenus pour l’élaboration des VDN, le muscat est celui qui bénéficie des mentions les plus anciennes. Ignoré des appellation historiques de 1936, il ne fut reconnu qu’avec l’avènement d’une meilleure technologie (vinification à basse température, conservation à l’abri de l’air etc.). Composée de terrains très divers (sable, cailloux, limons, argile calcaire etc…) cette appellation est répartie sur 90 communes des Pyrénées Orientales et de l’Aude, sur près de 4 500 hectares.

Rivesaltes

Reste le Rivesaltes, vaste vignoble disparate où aurait pu se retrouver l’équilibre des banyuls – collioure, avec les AOC côtes-du-roussillon et côtes-du-roussillon villages produites sur la même aire. Cependant atomisme des VDN, cette production n’a jamais explosé et est restée confinée depuis sa reconnaissance en AOC en 1977. Après des années soixante-dix et quatre-vingt très fastes suivies d’une période bien plus critique, voilà l’AOC en plein changement et de recherche d’identité. Un vaste travail de diversité de produits, d’utilisation des richesses du terroir et de communication est en route allant vers la reconnaissance de la production des Côtes-du-roussillon et Côtes-du-roussillon villages. Terroirs semblables à ceux du muscat du même nom regroupant 86 communes des Pyrénées Orientales et 9 de l’Aude bénéficient de l’appellation et couvrant 17 000 hectares. C’est le terroir le plus étendu du Roussillon.

AOC des vins secs - le Roussillon, c’est aussi une région d’excellents vins secs !

La mise en place des AOC pour les vins doux naturels, dès 1936 a confiné les vins secs dans un second rôle. A cela, une explication originale qui fait intervenir climat et géologie. En effet, si les VDN s’accommodent aisément à toutes les conditions d’élevage, il est difficile de conserver des vins secs compte tenu des chaleurs estivales et de l’absence de caves enterrées.

Côtes du Roussillon, Côtes du Roussillon Villages

Situé au fond de l’hexagone, en bordure de la frontière espagnole, le vignoble catalan part à l’assaut des terrasses et collines qui le cernent de toutes parts. Incontestablement, le terroir est ici une richesse, tant par la diversité des sols que par sa composante climatique. Les côtes-du-roussillon produits sur 118 communes des Pyrénées Orientales ne se déclinent en côtes-du-roussillon villages que sur 32 communes du nord de la Têt (rivière). La production, souvent hétérogène se compose à majorité de rouges (80%), de 12% de blancs et 8% de rosés. A leur meilleur, les vins rouges sont solides, sans trop de lourdeur alcoolisée. Il existe un réel potentiel de vins blancs sur certains terroirs mais rarement bien exploités.

Collioure

Les vins rouges et rosés sont produits par le vignoble de Banyuls. D’un style équilibré et assez fin, les rouges sont en progrès, même s'ils ne justifient pas toujours leur prix élevé.

Cépages

Principaux cépages

Grenache Noir :

Ce cépage, probablement originaire d’Espagne, est cultivé quasi exclusivement dans la partie sud de notre pays. Moins célèbre que les plants bordelais ou bourguignons, il est pourtant fort intéressant comme en témoigne les noms prestigieux auxquels il prête son concours (Chateauneuf du Pape en autre). Celui-ci supporte les conditions les plus extrêmes de température et d’intempéries. Récolté avec des rendements sages, il présente un potentiel alcoolique et des matières colorantes au dessus de la moyenne, mais aussi des tanins ronds, du fruit et surtout une acidité relativement basse. Complété par des cépages blancs (malvoisie, macabeu et muscats) aux arômes à dominante florale mais à l’acidité plus marquée, il constituera les vins doux naturels du Roussillon à l’exception du Muscat de Rivesaltes, exclusivement issu des cépages muscats (à petits grains et d’Alexandrie).

Muscat :

Si l’on parle souvent du muscat par référence aux arômes très typés qui caractérisent les vins qui en sont issus, il serait préférable de parler de terroir des muscats, car plusieurs cépages portent ce nom. En effet, en France, si le muscat blanc à petits grains est le plus répandu et le plus utilisé, deux autres variété sont également vinifiées : le muscat d’Alexandrie, essentiellement présent dans les Pyrénées Orientales et l’Aude et le muscat ottonel (400 ha) planté uniquement en Alsace. Les muscats font partie de ces cépages mythiques qui peuplent l’histoire et les légendes de la viticulture ancienne. Ils doivent cette faveur à deux caractéristiques essentielles : leur teneur élevée en sucre et leur précocité, surtout pour le muscat à petits grains qui parvient en premier à maturité (fin août) et qui est souvent la proie des oiseaux et des abeilles. Un parfum intense et typique qui porte en lui une certaine contradiction : en effet, la puissance aromatique du muscat est attirante, mais elle est telle qu’on ne peut en consommer des quantités importantes. Le vin est de fait réservé aux circonstances exceptionnelles. Seul le muscat-de-rivesaltes, en Roussillon, met en oeuvre à la fois  le muscat à petits grains et le muscat d’Alexandrie.

Autres Cépages du Roussillon

Grenache blanc et grenache gris se rencontrent aussi, essentiellement dans l’AOC rivesaltes, aux côtés du macabeu et de la malvoisie du Roussillon dans l’élaboration des vins doux naturels, le cépage macabeu étant dominant dans les VDN blancs de Rivesaltes. On trouve également dans l’AOC Côtes-du-roussillon et Côtes-du-roussillon villages toute une palette de cépages : - comme le carignan, la syrah, le mourvèdre associés au grenache noir pour les rouges et rosés - comme le macabeu, grenache blanc, malvoisie , marsanne, roussane et le verminento blanc pour les blancs, confirmant ainsi le particularisme multicépage des grands vins méditerranéens. Millésimes 1998 : Rien à jeter, tout à garder ! Moins précoce, moins productive, beaucoup plus mûre, 1998 s’avère la grande année, celle où il est bien difficile de faire un tri, de séparer les bons vins des très bons. Le Sud fait figure de vedette incontestée du millésime 1998 et particulièrement le Languedoc- Roussillon, qui a réussi une grande année, après un 1997 difficile. Bienheureux le Languedoc et le Roussillon ! De Banyuls à Lunel, les deux régions ont été gâtées par le ciel. Dans ce millésime d’exception, l’amateur n’aura qu’un souci, l’embarras du choix. 1997 : Le millésime 1997 s’était montré catastrophique en Languedoc-Roussillon, avec une climatologie détestable, composée d’une alternance de périodes froides et chaudes, mais toutes fortement humides. Une année de tous les dangers cryptogamiques, où seuls les meilleurs vignerons avaient su gérer ces difficiles conditions. 1996 : Année difficile mais correcte pour les meilleurs. 1995, 1994 et 1993 : Ces trois millésimes ont présenté une belle qualité d’ensemble.